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L’union fait la force !

La collaboration  entre individus peut parfois faire des miracles. À tel point que certaines espèces auraient beaucoup de difficultés à survivre sans l’aide d’une autre… ou ne parviendraient du moins pas à aller aussi loin. Voici quelques exemples d’animaux et de végétaux dont l’union est synonyme de succès !

Comme le dit un proverbe africain : « Si tu veux aller vite, marche seul, mais si tu veux aller loin, marchons ensemble ». Et ce concept, notre nature l’a bien assimilé ! Voici quelques espèces qui travaillent de concert pour se faciliter la vie.

Les loups et les corbeaux

Cette première collaboration peut paraître étonnante, et pourtant elle fonctionne ! Depuis le retour des loups dans notre pays, les corbeaux reviennent eux aussi. Réintroduits dans les années 1970 en Wallonie et présents en Ardenne et en Famenne, les grands corbeaux se faisaient encore rares de l’autre côté de la frontière linguistique, jusqu’à l’apparition de la petite famille formée par Auguste, Noëlla et leurs louveteaux. Depuis, nous pouvons affirmer avec certitude qu’un couple de grands corbeaux s’est installé dans le Limbourg et a donné naissance à plusieurs petits, qui ont récemment été bagués. La présence de notre super-prédateur attire ces oiseaux. Et pour cause : les proies abandonnées par le premier formeront un buffet de choix pour les seconds, qui sont des charognards opportunistes. Les grands corbeaux peuvent ainsi profiter de protéines faciles à trouver, ce qui n’était plus le cas depuis que nos régions ne comptaient plus de prédateurs capables de s’attaquer aux plus grandes proies comme les sangliers ou les chevreuils. Mieux : les corbeaux sont capables de guider les loups pour les aider à dénicher leur dîner, comme l’a montré le film documentaire L’odyssée du loup. Ce travail d’équipe est d’ailleurs couramment observé dans le parc Yellowstone, où les corbeaux préfèrent se nourrir quand leur ami canin est présent, car il garantit la fraîcheur de la carcasse. De là à dire que cette situation pourrait se reproduire en Belgique, il n’y a qu’un pas…

Les dendroctones et les acariens

Les dendroctones sont des sortes de scolytes, des coléoptères amateurs de bois. Ces ravageurs sont particulièrement  catastrophiques pour les pins et les épicéas, et sont arrivés dans notre pays plus ou moins en même temps que leurs arbres préférés. Un insecte qui devrait avoir du mal à se faire des amis en somme… Sauf si vous êtes un acarien. Ces minuscules arachnides ont en effet tout intérêt à s’entendre avec les dendroctones, car ils disposent alors d’un mode de transport et d’un dîner gratuits. Quand ils se déplacent, les dendroctones vont en effet servir de « taxis » aux acariens. Des parasites profiteurs ?

Nullement ! Le grand avantage des acariens réside dans leur gloutonnerie : ils vont dévorer tout ce qui leur passe sous la dent. Résultat : pour « récompenser » leur chauffeur, ils vont s’attaquer aux œufs des autres espèces et les manger, réduisant ainsi les risques de compétition entre les dendroctones et leurs ennemis.

Les fourmis et les pucerons

Les fourmis et les pucerons forment une relation particulière, un peu comparable à celle qui rassemblerait un être humain et son animal de compagnie – ou plus exactement, entre un agriculteur et une vache. Car les fourmis se servent bel et bien des pucerons pour produire une partie de leur nourriture. Les fourmis adorent le sucre, mais les douceurs ne sont pas toujours aisées à trouver dans notre nature. Pour avoir accès à ce délicieux nectar digne des dieux (des insectes), les fourmis « élèvent » des troupeaux de pucerons. Pourquoi ? Parce que ces petites bestioles vont rejeter le surplus de sucre présent dans les plantes qu’ils dévorent sous forme de miellat, la friandise préférée des fourmis. Et gare à ceux qui oseraient s’attaquer aux pucerons : les fourmis veillent, comme vous pouvez le voir dans cette vidéo !

Les lichens

Pendant vos promenades en forêts, vous avez certainement déjà vu ces sortes de mousses un peu sèches collées aux arbres ou aux rochers. Les lichens sont le symbole même de la symbiose : un champignon (mycobionte) et une plante (photobionte) s’associent pour créer un organisme nouveau. En bref, sans la collaboration des deux espèces, les lichens n’existeraient tout simplement pas ! Grâce à la photosynthèse, la partie végétale va produire l’énergie nécessaire à la survie du lichen, tandis que le mycète va protéger la plante, l’aider à retenir l’humidité (tout aussi vitale) et lui permettre de s’accrocher à son support. Ensemble, ces organismes créent une relation qui leur profite à tous les deux (du moins, le temps qu’elle dure).

Les pollinisateurs et les fleurs

Mis à part certaines plantes capables de s’autoféconder, de très nombreuses espèces végétales dépendent fortement des bourdons, des abeilles ou encore des guêpes pour assurer leur descendance. Les insectes pollinisateurs garantissent aux espèces hermaphrodites une certaine diversité génétique en les empêchant de toujours recycler le même matériel génétique (et de risquer de développer un gène défectueux ou une sensibilité accrue à certaines maladies), mais aident surtout les plantes incapables de se reproduire seules en dispersant leur pollen. Évidemment, tout travail mérite salaire : les bourdons et abeilles peuvent donc se servir dans les réserves de nectar sécrété par les fleurs et s’en nourrir. La nature est plutôt bien faite !

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Les herbivores et les bactéries

Cette relation semble certes particulière, mais elle est pourtant le parfait exemple de ce que les biologistes appellent « mutualisme obligatoire ». En bref, il s’agit de deux organismes dont la survie est assurée par l’autre, ce qui est précisément le cas des ruminants herbivores et des bactéries présentes dans leur corps, et particulièrement dans leur rumen (un estomac). En se nourrissant de végétaux, les herbivores ingèrent principalement de la cellulose, un sucre particulièrement difficile à digérer et dont la dégradation n’est possible que grâce à des bactéries bien spécifiques. Ces dernières, bien à l’abri dans le corps des ruminants, vont transformer la cellulose en nutriments que leurs hôtes seront capables d’assimiler sans problème.

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