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Toutes les sangsues aiment-elles le sang ?

Pas besoin de vous rendre dans les tropiques pour rencontrer des sangsues. Pas moins de 20 espèces d'hirudinées vivent en Belgique, mais leur nom de « sangsues » n'est pas très approprié. De nombreuses espèces belges ne survivent pas grâce au sang, mais se nourrissent d'invertébrés.

La dernière sangsue belge qui a osé boire du sang humain est la sangsue médicinale, depuis lors disparue de nos contrées. Les sangsues qui vivent encore chez nous se casseraient probablement les dents si elles essayaient (car oui, elles ont des dents ET des ventouses !). Lisez rapidement la suite de cet article pour mieux connaître ces petites bêtes totalement inoffensives et si particulières.

Bien armées

À l'instar des étoiles de mer et des calamars, les sangsues ont au moins une ventouse – souvent deux – aux extrémités de leur corps. Elles les utilisent pour se déplacer en rampant ou en nageant. La ventouse antérieure contient aussi une bouche pourvue de trois mâchoires dont chacune comporte des dents acérées. Les sangsues peuvent donc percer la peau de leurs proies.

Toutes les sangsues boivent-elles du sang ?

Les sangsues doivent leur nom quelque peu effrayant au fait que le régime se compose de sang, mais est-ce le cas pour toutes les espèces ? Il existe des sangsues qui boivent effectivement du sang humain dans le monde, mais les espèces belges se contentent de sang animal. De nombreuses sangsues ne consomment même pas de sang du tout et se nourrissent de (sucs) d'invertébrés. Beaucoup de sangsues chassent par exemple les gastéropodes, les vers de terre, les trichoptères et les pisidies. Les cadavres figurent aussi régulièrement à leur menu.

Des réserves de nourriture intégrées

Pour être capable d'aspirer du sang ou d'autres liquides corporels, les sangsues sont équipées d'un pharynx supplémentaire. Quand elles boivent quelques centilitres de sang, elles injectent une toxine (l'hirudine) qui évite que le sang de leur proie ne coagule. Bien vu, car elles peuvent ainsi se repaître jusqu'à plus soif. Mais où de si petites bêtes peuvent-elles stocker tout ce sang ? Leur intestin contient 11 paires de caecums digestifs où elles peuvent conserver le sang consommé jusqu'à plusieurs mois.

Nos sangsues belges

Quelles sangsues sont les plus fréquentes dans notre pays ? Ont-elles des caractéristiques particulières ?

1. La sangsue noire (Haemopis sanguisuga)

La sangsue noire ou sangsue du cheval est l'espèce la plus souvent repérée en Belgique. Elle se reconnaît à son dos vert foncé à noir. Cette sangsue ne s'intéresse pas du tout au sang, même pas à celui des équidés. Elle se nourrit de vers et de petits invertébrés tels que les gastéropodes qui habitent les mares et les fossés.

2. Theromyzon tessulatum

Cette sangsue ressemble à un long ver fin et peut se transformer en un tas de morve quelques moments plus tard. Littéralement, car elle se fraie un chemin dans les becs et les narines des oiseaux aquatiques. Elle s'y accroche ensuite pour sucer leur sang, mais perturbe ainsi leur respiration. Cette sangsue répand en outre des maladies et cause la mort de nombreux oisillons.

3. La sangsue piscicole (Piscicola geometra)

Les êtres humains ne doivent pas craindre cette sangsue. Les poissons, en revanche, devraient s'en méfier. La sangsue piscicole vit dans les étangs, les ruisseaux et les fossés et s'accroche aux épinoches et aux brochets pour aspirer leur sang. Les petites sangsues qui sortent de leurs œufs pondus sur le fond des étangs grimpent le long des plantes aquatiques non pour s'amuser mais pour se fixer plus facilement aux poissons qui nagent à proximité.

Saviez-vous que les sangsues...

  • pouvaient mesurer 30 cm de long et vivre 20 ans ?
  • mâles et femelles ne faisaient qu'un ? Elles sont en effet hermaphrodites.
  • se servaient des amphibiens comme moyens de transport ? Elles s'accrochent aux grenouilles rousses, aux tritons ponctués et aux sonneurs à ventre jaune, profitant ainsi d'un taxi gratuit.
  • vivaient en eau douce stagnante ou courante ?
  • avaient longtemps été utilisées en médecine ? Au XIXe siècle, les médecins employaient des sangsues pour pratiquer des saignées sur leurs patients.
  • pouvaient tripler ou quadrupler de volume pendant un repas ? De vraies gloutonnes !

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