Nature et histoire au Cheslé de Bérismenil
Rien ne nous revigore davantage qu’une randonnée dans des paysages à couper le souffle. Comme nous aimons aussi mêler l’histoire aux beaux panoramas, nos pas nous ont portés vers le Parc des Deux Ourthes, en particulier à Bérismenil pour faire le tour de la forteresse celtique du Cheslé tout en admirant la rivière depuis notre point de vue en hauteur.
Les températures sont enfin plus clémentes mais la pluie est absente aujourd’hui ; voici enfin la météo parfaite pour partir explorer notre nature ! Direction le village de Bérismenil en province du Luxembourg, non loin de La Roche-en-Ardenne. Nous traversons le village par la N860 et tournons dans la rue en face de l’église. Nous nous parquons sur le côté de la route, à proximité d’un gîte joliment nommé « La Villa des Elfes » (ça ne s’invente pas !). Nous voyons un petit calvaire en face de nous et prenons le sentier qui descend vers la gauche. Un panneau indique la mention « Escapardenne – Eisleck Trail ». D’après les indications, le site de la forteresse celtique est à un peu plus de 2 km. C’est parti !
Un sentier pas si praticable
Nous n’avions aucune information quant à la difficulté du parcours qui nous attendait. Nous commençons par une descente en pente douce. Nous sommes soulagés… avant de penser qu’il nous faudra remonter à la fin de la promenade ! Nous apercevons déjà les paysages qui vont nous accompagner à travers bois tout au long de la balade. Une fois en bas de la pente, nous suivons l’indication « Cheslé Site Celtique » et arrivons bientôt face à une carte du site archéologique. Nous continuons notre route et nous rendons rapidement compte que nous allons devoir escalader des morceaux de schiste pour avancer. Heureusement qu’il n’a pas plu récemment, sinon ces rochers seraient une vraie patinoire ! Je regrette d’avoir emporté mes baskets, car de solides chaussures de randonnée auraient été plus adaptées (et auraient surtout évité que je prie pour ne pas me fouler une cheville avant la fin du parcours).
Si nous voulons suivre le parcours indiqué par la croix verte, il nous faut nous accrocher aux troncs d’arbres et parfois même aux solides racines bien ancrées dans la terre, car le chemin est assez difficile d’accès. Nous arrivons enfin au sommet de la colline et obtenons notre récompense bien méritée après cette ascension difficile : une vue à couper le souffle sur les collines en face et sur l’eau en contrebas. Nous contournons le petit banc – déjà occupé – et grimpons sur le pan suivant de la colline. Un peu casse-cou, je me rapproche du bord des rochers pour prendre une photo. À éviter si vous avez le vertige ou que vous êtes accompagné.e de jeunes enfants !
Un site historique
Nous arrivons ensuite dans une clairière au milieu des bois. On se croirait déjà en automne, tant le sol est déjà jonché d’un tapis doré de feuilles mortes. Nous entrevoyons une partie des constructions du Cheslé mais les observerons mieux quand le parcours du retour nous emmènera en face.
Nous savons qu’il s’agit d’un site fortifié depuis le XIXe siècle, mais les véritables fouilles ne commenceront que dans les années 1960 où les chercheurs trouveront des objets domestiques et de la céramique leur permettant de déterminer que le Cheslé date de l’âge du Fer (environ 600 -519 ACN). Le site naturel s’étend sur 13 hectares et présente aujourd’hui des reconstitutions des murailles qui devaient avoir été dressées à l’époque. Nous continuons notre chemin – non sans nous être arrêtés devant un autre panorama – et arrivons bientôt face aux murailles. Une partie est inachevée afin que l’on puisse voir la technique de construction : des poutres traversent le mur pour le renforcer. Nous descendons le talus pour pouvoir admirer les fortifications sur toute leur hauteur. Si nous continuons davantage sur cette pente, nous pouvons rejoindre le Hérou et Ollomont, mais là n’était pas le but de notre visite – et nous tenons à ce que nos rotules soient encore en bon état à la fin de la journée. Après avoir observé le rempart, nous remontons donc vers Bérismenil.
À gauche : les techniques de construction du rempart ; à droite : la muraille vue du dessous
Et une légende locale
Nous arrivons dans une autre clairière parsemée de feuilles mortes et continuons sur le sentier qui nous conduit vers la porte de la fortification. Sur l’eau en contrebas, nous pensons apercevoir ce qui pourrait être un barrage de castors, mais impossible de le certifier depuis cette distance. Nous arrivons à la reconstitution de la porte. Un panneau en contrebas nous apprend qu’il s’agissait du seul accès à la forteresse et qu’autrefois, l’entrée de 6 mètres était fermée par une lourde porte de bois. Nous apprenons également que le site abrite, selon la légende, une « gatte d’or » qui garderait un puits au centre de la forteresse. Cette même légende prétend que quiconque offrirait une poule noire au puits pendant la messe de Noël sans prononcer un mot se verrait attribuer le fabuleux trésor. Bien entendu, personne n’a encore réussi à s’en saisir, et les paysans qui auraient tenté leur chance auraient mystérieusement disparu. Si nous revenons, qui sait, peut-être chercherons-nous le célèbre puits ;-
Nous revenons sur le sentier que nous avions emprunté au début de la randonnée et remontons la pente – après nous être égarés quelque peu. Comme prévu, la montée est plus difficile en fin de randonnée, mais pas insurmontable. Nous sommes tout de même soulagés d’arriver à notre point de départ, et tout autant ravis d’avoir tenté cette aventure.
En pratique
- Parking : nous nous sommes garés le long de la route, non loin du gîte « La Villa des Elfes » (coordonnées 50°10'24.2"N 5°39'29.1"E)
- Nous avons suivi la vague sur fond bleue et/ou la croix verte
- Durée : nous avons réalisé cette randonnée en 1h30 environ
- Non accessible aux fauteuils roulants ou poussettes
- Conseil : privilégiez un jour où il n’a pas plu (le schiste, ça glisse !)