Des châteaux et des lutins
Et tout ça au même endroit ? Mais oui, c’est possible dans notre nature ! Nous nous sommes rendus au domaine de Pietersheim, dans le parc national de Haute Campine, pour une balade hors du commun et hors du temps.
Vous le savez, la rédaction de Notre Nature adore vous proposer des idées de promenades originales qui allient amour de la nature, art, sport ou encore histoire. Et il était grand temps de tester une balade dans notre seul parc national – pour le moment : le parc de Haute Campine. Bien entendu, il était impossible de parcourir les 12 000 hectares que compte le parc en une seule journée, c’est pourquoi nous avons dû opter pour un morceau seulement. Pour cette première fois, notre choix s’est porté sur le domaine de Pietersheim, à Lanaken (Limbourg). Au programme : un château du XIIe siècle et une rencontre avec les lutins de la forêt seigneuriale.
Un pan d’histoire
Nous commençons – assez logiquement – par le château, car il s’agit a priori de l’endroit le plus simple pour parquer notre véhicule. Dès notre arrivée sur le domaine, nous consultons le plan. Celui-ci est très détaillé et nous indique les différentes zones du parc. Même les personnes ne parlant pas néerlandais s’y retrouveront aisément. Nous entrons dans la cour du château-fort encore entouré des douves de l’époque. Première bonne surprise : la visite est gratuite. Nous nous dirigeons vers le centre d’accueil, où nous regardons un film (en néerlandais sous-titré anglais) sur l’histoire et l’évolution du château. À l’étage, une salle expose les objets trouvés sur le site et propose également des jeux davantage axés sur la nature pour les enfants (reconnaître l’odeur d’une plante, déterminer le régime d’un animal,…). Nous montons sur les remparts pour bénéficier d’une vue imprenable sur le site avant de nous diriger vers la chapelle du XVIe siècle où plusieurs procès et exécutions sont relatés. Nous redescendons vers le puits et constatons que plusieurs bacs ont été disposés pour permettre aux enfants d’expérimenter le métier d’archéologue. Dans la salle adjacente, un jeu d’ombres projeté sur les murs permet d’admirer des personnages du XIIe et du XVIe.
Des lutins cachés
Nous retournons dans la cour et sortons par la passerelle donnant sur la forêt. Les douves abritent une faune assez riche : poules d’eau, foulques macroules, libellules et oies nagent et virevoltent calmement dans ce coin de nature protégé. En suivant le marquage vert, nous tombons sur un premier panneau présentant un des « lutins » du domaine. Celui-ci est entouré d’instruments de musique tous plus incongrus les uns que les autres auxquels les enfants peuvent s’essayer pour endormir le lutin. Plusieurs arbres ont été décorés de portes et de fenêtres, et sur les troncs coupés ont été dessinées des têtes de lutins. Pas de doute, nous sommes dans un bois féérique ! En levant la tête, nous constatons que plusieurs nains de jardin ont été dissimulés dans les arbres. Le jeu sera, semble-t-il, de tous les repérer. Même certains panneaux indicateurs représentent des personnages joufflus de la forêt. Nous croisons un second panneau de lutin invitant les enfants à rassembler des ingrédients de la forêt pour concocter une soupe de lutin dans la grande marmite disposée plus loin. Miam !
En continuant notre route, nous constatons que les anciens terrains de football vont apparemment être reconvertis en forêt où les arbres fruitiers et buissons à baies vont être privilégiés pour la production de nourriture locale, fournissant un agréable lieu de rencontre pour les habitants du coin et un nouvel endroit riche en biodiversité pour la nature. Un beau projet qui se prépare !
Un hêtre remarquable nous est signalé par un panneau, mais surtout par la pose de gigantesques yeux en bois qui lui donnent un air cocasse. Les feuillus laissent ensuite la place à des pins sylvestres, nos seuls conifères indigènes qui semblent se plaire en Campine. Plus loin sur le sentier, un autre panneau propose aux enfants de reconnaître toutes les silhouettes d’animaux entourant un arbre tout proche.
Et une ferme pédagogique
La dernière partie du sentier est occupée par une grande ferme où les enfants peuvent caresser les chèvres pendant les week-ends estivaux et s’extasier devant les chevaux, ânes, cochons et daims qui paissent dans les environs. Une petite étable, la Maison de Lotte et Giel, propose de découvrir différentes races de lapins et poules. La ferme propose aussi des animations pour les groupes scolaires. Il est également possible de manger sur place, et une plaine de jeux pour les petits borde le chemin. Nous retournons vers le château pour récupérer notre voiture, non sans croiser deux derniers panneaux de lutins, l’un nous invitant à câliner un arbre, l‘autre à bricoler avec des éléments naturels. Notre âme d’enfants est ravie, et nous repartons en espérant revenir bientôt.
En pratique
Durée : le sentier des lutins est long de 3 km. Nous avons suivi le marquage vert.
Horaires : En été, le château est ouvert de 10 à 17h et la ferme de 9 à 18h.
Adresse : Neerharenweg 12, 3620 Lanaken (ferme) et Waterstraat, 3620 Lanaken (château).