Le bouleau verruqueux : enfer des allergiques ou paradis du système immunitaire ?
Le bouleau verruqueux ou bouleau blanc se reconnaît en un coup d'œil à son tronc immaculé. Les adeptes du bushcraft prisent son écorce ultra-fine semblable à du papier qui représente un allume-feu idéal. Les allergiques ne sont peut-être pas ravis de le voir dans les parages, mais saviez-vous que le bouleau verruqueux contenait également des substances nutritives très saines ?
Le bouleau verruqueux ou bouleau blanc peut rapidement atteindre 20 à 25 mètres de haut et n'a pas d'exigences particulières quant au type de terre dans lequel il pousse. Même les sols sableux et secs pauvres en nutriments ne représenteront pas un problème à sa croissance, mais il se développera mieux à un endroit ensoleillé et dans un sol argileux bien drainé. Il s'agit d'une plante pionnière qui apparaît souvent en première sur les terrains en jachère et qui formera une véritable forêt en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Comme sa cime laisse passer beaucoup de lumière, de nombreuses plantes et herbes se développeront à son pied.
Impopulaire auprès des allergiques
Les longs chatons de forme cylindrique sont typiques du bouleau verruqueux. Les chatons mâles pendent vers le bas, tandis que les femelles se tiennent droites avant de mûrir. Quand le bouleau est en fleur, les chatons deviennent jaunes à cause du pollen et ressemblent un peu à des chenilles. Une fois la floraison terminée et les chatons secs, ils prennent la forme de petites écailles brunes et se séparent en graines pourvues de fines « ailes » qui seront facilement transportées par le vent. Lorsqu'une rafale les emporte à la fin de l'été, ces graines tombent sur le sol telles de la neige. Votre terrasse et votre jardin se retrouveront couverts d'hypothétiques nouveaux bouleaux avant même que vous ne vous en aperceviez !
Malheureusement, les bouleaux sont aussi connus pour provoquer des allergies. Le pollen de bouleau dispersé pendant la floraison (entre mars-avril et mai) cause une réaction allergique chez de nombreux habitants de notre pays. Yeux qui pleurent, éternuements et nez qui coulent font partie des inconvénients les plus souvent signalés. Quand on sait qu'un seul chaton peut contenir jusqu'à cinq millions de graines et qu'un bouleau comporte en moyenne mille chatons... Facile d'imaginer les dégâts causés par un seul bouleau. Vous êtes allergique ? Surveillez de près le calendrier des pollens et n'oubliez pas vos médicaments pendant cette période.
Un verre de sève de bouleau ?
Nous revenons de plus en plus aux anciennes traditions dans une tentative de renforcer notre lien avec la nature. Pour preuve : la récolte de sève de bouleau revient à la mode. L'eau qui coule à travers l'arbre contient des nutriments et des oligo-éléments utiles à la croissance des branches au printemps. Et cette sève sucrée et transparente booste également notre santé ! Elle contient 95 % d'eau et de nombreux minéraux, vitamines, acides aminés, protéines et glucides. Les amateurs de médecine populaire emploient également le précieux liquide comme médicament naturel contre certaines maladies de peau, comme désinfectant et comme stimulant. Il renforcerait également le système immunitaire, combattrait les douleurs articulaires, soulagerait les brûlures et... lutterait contre la calvitie.
Avant de vous ruer dans les bois pour remplir vos réserves de sève de bouleau, respectez quelques règles de base :
- N'oubliez pas que le bouleau verruqueux a besoin de cette humidité pour survivre. Ne prélevez donc pas plus de quelques litres afin que l'arbre n'en souffre pas, et ne récoltez pas plus que la quantité nécessaire à votre consommation personnelle. Moins l'arbre aura de sève, plus ses feuilles apparaîtront tardivement.
- N'endommagez pas les arbres en forêt, mais optez plutôt pour un arbre dans votre jardin ou sur un terrain privé – avec l'accord de son propriétaire, bien évidemment. Choisissez toujours un arbre en bonne santé qui n'est pas en pleine croissance ou endommagé, et évitez ceux qui se trouvent dans des régions polluées.
- La période idéale pour récolter la sève de bouleau est la fin de l'hiver, en février ou mars, soit avant que l'arbre ne compte ses premières feuilles et après l'arrivée de la sève dans les branches.
Comment s'y prendre ? Forez un trou de 2 centimètres dans le tronc, insérez un bouchon en liège pourvu d'un tuyau et placez l'autre bout du tuyau dans une bouteille, un jerrican ou un seau. Attendez une journée et vous obtiendrez votre sève de bouleau ! N'oubliez pas d'insérer un morceau de bois pour reboucher le trou quand vous aurez fini. Les bouleaux peuvent être « saignés à blanc » ou être infectés par des bactéries ou des insectes.
Reconnaître le bouleau verruqueux
Hauteur : 20 à 25 mètres
Feuille : de forme ovoïde avec un bout pointu et un pied large, ses bords sont dentelés des deux côtés
Fleurs : arbre monoïque aux chatons mâles pendants brun-beige (8 cm) et aux chatons femelles vert-jaune (+/- 1 cm) qui se trouvent sur le même arbre
Fruits : les chatons mûrs (2 à 3 cm) se décomposent en bractées et en graines ailées
Écorce: blanche quadrillée de noir, elle est noire à la base du tronc et présente de profondes entailles
