Un morceau d’histoire en pleine nature
En cette belle journée de février, cap sur le château d’Amblève, un panorama bien connu d’Aywaille. Bien que native d’Aywaille, je n’avais jamais été voir ce château de mes propres yeux. Il était temps de rectifier cela ! Aujourd’hui, la rédaction de Notre Nature vous propose donc une randonnée mêlant histoire et nature. Testé et approuvé !
Sur la route reliant Aywaille à Comblain-au-Pont se dresse une tour au-dessus des falaises calcareuses. Sans doute le panorama idéal pour embrasser toute la vallée d’un coup d’œil… Encore faut-il trouver le chemin pour y aller. Nous nous dirigeons donc vers le hameau d’Emblève, situé au bord de la rivière qui porte presque le même nom (à une lettre près). Nous nous enfonçons dans les bois et découvrons bientôt un chemin qui semble monter vers le sommet de la falaise, et décidons de nous y engager.
Quelques minutes d’ascension plus tard, nous nous retrouvons face aux ruines du château, plutôt bien conservé au vu de l’époque de sa construction et de son histoire. Le bâtiment date vraisemblablement du Xe siècle, mais il en est fait mention dans des écrits datant de 741. Comme beaucoup d’autres édifices de la région, le château fait l’objet d’une légende, l’histoire d’une vengeance suite à un amour déçu. Bien que situé sur l’actuelle commune d’Aywaille, il faisait historiquement partie de Sprimont et était rattaché à l’abbaye de Stavelot. Les quatre fils Aymon y auraient également séjourné. En 1578, Alexandre Farnèse, alors gouverneur des Pays-Bas espagnols, ordonna la démolition du château et offrit les ruines aux gens de la région, qui se servirent de l’ancienne construction comme d'une carrière. L’édifice a également appartenu aux de la Marck, servant de repaire à celui qui était surnommé le « Sanglier des Ardennes ».
Dès l’entrée, nous remarquons l’état de conservation remarquable des murs : l’une des meurtrières est encore intacte et l’on peut deviner où se trouvait l’ancien plancher. Il semblerait que nous soyons dans une ancienne tour de garde. Les murs sont par endroits recouverts de lierre, qui porte des fruits bien mûrs en ce mois de février. Cet endroit ombragé fait aussi le bonheur des fougères, nomreuses dans cette partie de la forêt. Du reste, la nature semble déjà prête à s’éveiller et les bourgeons sur les arbres sont déjà bien verts. Nous continuons notre chemin pour arriver à une ancienne porte, qui soutenait vraisemblablement un chemin de ronde. Nous grimpons pour nous retrouver au sommet de l’éperon rocheux et admirer le panorama. Heureusement, nous avions pris de bonnes chaussures de marche ! Une fois arrivés à côté de la tour, je m’émerveille devant le spectacle qui s’offre à nous : nous avons une vue dégagée sur toute la vallée de l’Amblève et distinguons Aywaille et ses environs. Il faut cependant rester vigilant : une chute de la falaise serait fatale. Attention donc si vous souhaitez venir avec des enfants en bas âge ! Après quelques minutes, nous continuons notre chemin pour découvrir le reste des bâtiments.
Juste à côté, nous observons les restes de ce que nous supposons avoir été une caserne. Les hauts murs percés de fenêtres portent encore les traces des poutres qui devaient soutenir le plancher à l’étage supérieur. Après recherches, il s’avère que cette partie était un poste d’écoute, où les sentinelles veillaient pour signaler une attaque potentielle. Nous redescendons au son du chant des oiseaux, passons près de l’ancienne cave et arrivons dans le corps de garde, où la cheminée a été très bien préservée. D’autres promeneurs tentent péniblement de gravir la butte où nous nous trouvons. Cela n’a pas l’air d’être une partie de plaisir ! Les ruines ne sont pas facile d’accès : ne tentez pas de venir avec une poussette, vous risqueriez de rester bloqué.e.s avant d’atteindre le sommet.
Pour redescendre de notre perchoir, nous contournons donc le donjon et passons à côté d’autres meurtrières, certaines mieux conservées que d’autres. Nous redescendons par l’endroit où nous sommes arrivés et voyons des arcades qui semblent avoir servi de soutien à un pont-levis. Nous nous retournons une dernière fois pour embrasser du regard l’ensemble de cet édifice sorti d’une autre époque, heureux d’avoir bravé la montée pour découvrir ce pan d’histoire.