Quels sont les effets des brusques changements de température sur notre nature ?
En avril, ne te découvre pas d’un fil. Un jour nous inonde de soleil, et le lendemain, nous perdons 15 degrés et il neige ! Si cette météo capricieuse peut déjà nous perturber en tant qu’être humain, imaginons ce qu’elle peut générer sur notre nature. Comment les plantes et les animaux à peine sortis de leur dormance vivent-ils ces brusques changements de température ?
L'année passée, en avril, je me souviens avoir regardé innocemment par la fenêtre pour constater qu’il neigeait… en plein milieu du printemps ! Ce jour-là, l’un de mes amis m’avait exprimé ses craintes par rapport à sa tortue, tout juste sortie de son sommeil saisonnier. Ce scénario pourtant improbable se reproduit régulièrement en cette saison. Quel est l’impact de la neige et des brusques changements sur les animaux et les plantes ?
Pourquoi les saisons sont-elles importantes ?
Pendant l’hiver, de nombreux petits animaux se mettent en mode « veille » et hibernent. Pour eux, ralentir (voire arrêter) leurs fonctions vitales est le meilleur moyen de résister aux températures froides et de ne pas dépenser d’énergie superflue à la recherche effrénée de nourriture, beaucoup plus rare quand le mercure baisse. Les reptiles et les amphibiens, quant à eux, sont en quelque sorte obligés de se mettre en dormance puisque leur sang froid ne leur permet pas de réguler leur température corporelle. Les animaux qui restent bien éveillés pendant cette période modifient quelque peu leurs habitudes : certains oiseaux migrent vers des régions plus chaudes, et les mammifères muent pour un pelage plus adapté à la saison. L’hermine, par exemple, adopte une couleur blanche qui lui permet non seulement de se camoufler dans la neige, mais qui a également une fonction isolante. Elle est ainsi parée pour les températures froides.
Côté végétaux, l’hiver et sa météo demandent aussi de la préparation. Pour éviter de devoir pomper une quantité d’eau astronomique, les arbres se débarrassent de leurs feuilles. Ainsi, les plantes ne gèlent pas et l’eau dont elles ont besoin pour survivre ne peut pas s’évaporer.
Une fois le printemps arrivé, les êtres vivants reprennent le cours normal de leur vie : ils recommencent à se nourrir et se préparent à la reproduction, qui a lieu au printemps ou en été pour la majorité des organismes (à quelques exceptions près). Ils reconstituent leurs réserves pour pouvoir se consacrer entièrement à la pérennisation de leur espèce.
Un cycle de vie perturbé
Le problème, c’est que la majorité des animaux sortent de leur cycle hivernal vers le mois de mars, comme par exemple le muscardin, le lérot ou encore les chauves-souris. Affaiblis par des mois où ils n’ont pas pu se nourrir et pendant lesquels ils ont vécu sur leurs réserves, il leur faut vite retrouver de quoi reconstituer lesdites réserves en se nourrissant. La plupart d’entre eux ne pèsent plus que la moitié de leur poids et ne sont donc pas prêts à retourner en hibernation. Et qui dit neige, dit faible accès à la terre. Or, les oiseaux ou les chauves-souris trouvent leur principale source de nourriture sous la forme d’insectes, et une couche de neige les empêche de fouiller la terre à la recherche de leurs proies, qui risquent d’ailleurs de mourir congelées si elles ne se remettent pas en mode veille, appelé « quiescence », ou ne trouvent pas un abri.
Les amphibiens et les reptiles sont eux aussi trop faibles pour pouvoir se rendormir, et le risque d’un second sommeil serait qu’ils ne se réveillent pas du tout. Par exemple, les lézards des régions tempérées comme les nôtres dépendent fortement des températures ambiantes pour pouvoir rechercher leur nourriture et se reproduire. Si la météo change trop rapidement, cela peut conduire à un taux de reproduction beaucoup trop faible.
Les plantes, quant à elles, ont déjà leurs feuilles et sont en fleurs. L’eau contenue dans ces parties plus charnues risque de geler avec le retour des températures froides et de perturber le cycle de vie des végétaux en empêchant par exemple les fruits d’apparaître suite à la mort des fleurs.
Quid de l’avenir ?
Si ces écarts peuvent nous sembler surprenants, ils ne sont pas exceptionnels pour autant, surtout dans nos régions qui se situent au croisement entre les vents chauds du sud et les flux froids du nord. Il n’est pas rare que l’un de ces flux prenne l’ascendant sur les autres au printemps, ce qui résulte en une météo instable. Cependant, le réchauffement climatique cause des changements rapides et brusques de températures, qui risquent de se produire de plus en plus souvent. Le temps plus doux causé par le réchauffement de la planète pousse les organismes à se réveiller plus tôt, alors que le risque de neige est encore bien présent. De plus, les giboulées peuvent être indirectement provoquées par ce phénomène. Quel rapport y a-t-il entre la neige et le réchauffement de la planète ? L’eau s’évapore à cause de la hausse du mercure et l’air devient donc de plus en plus humide, ce qui va provoquer des précipitations. Si les températures sont suffisamment fraîches, ces précipitations peuvent se transformer en neige. Une autre conséquence bien visible des changements climatiques qui ont cours sur notre planète !