Que se passe-t-il quand les animaux se réveillent plus tôt de leur hibernation ?
Les températures clémentes qui règnent depuis la nouvelle année ne vous ont probablement pas échappé. Le 31 décembre 2022, nous avons même connu la Saint-Sylvestre la plus chaude jamais enregistrée, et le 1er de l'an était lui aussi particulièrement doux. Résultat : la nature est perturbée. Pour Natuurpunt, ces températures ne sont « pas normales ». Certains animaux pensent que le printemps est déjà arrivé et se réveillent plus tôt de leur hibernation. Mais à quel point est-ce problématique ?
Pourquoi hiberner ?
Autrefois, l'hiver belge était synonyme de neige, de glace et de températures négatives. Comme les petits animaux se refroidissent plus vite que les grands, beaucoup de petits mammifères de notre nature ralentissaient le rythme durant les mois les plus sombres. Pensez par exemple aux hérissons, aux chauves-souris et aux gliridés comme le loir gris, le lérot et le muscardin. Certains insectes tels que le citron, la petite tortue et le paon du jour entrent également en hibernation.
Pendant leur dormance ou hibernation, ils ralentissent leurs fonctions vitales – et les arrêtent parfois totalement – afin d'économiser leurs réserves d'énergie. La nourriture est plus difficile à trouver durant cette période plus rude et chercher ses calories quotidiennes demande trop d'énergie, ce qui empêcherait les animaux de maintenir leur température corporelle. Les animaux à sang froid tels que les reptiles et les amphibiens n'ont d'ailleurs pas d'autre choix : ils ne sont pas capables de produire de la chaleur et gèleraient tout simplement dans un environnement trop froid.
L'impact des températures hivernales trop douces
Ces dernières années, les mois de décembre et janvier ont été marqués par des températures printanières : elles ont été particulièrement clémentes pour cette période de l'année, donnant ainsi l'impression aux hibernants que le printemps était déjà arrivé. Ils pensent donc qu'il est temps de se lever ! Mais en temps normal – si du moins nous pouvons encore qualifier quoi que ce soit de « normal » – ils ne se réveillent qu'en février ou en mars, quand l'hiver se retire. Comme ils ont constitué leurs réserves de graisse en automne pour pouvoir passer les mois d'hiver sans manger, ils n'ont en principe pas encore besoin de nourriture et leurs réserves hivernales se dissipent au ralenti.
Mais quand les animaux se réveillent plus tôt et s'activent directement pour trouver de la nourriture et un.e partenaire afin de fonder une famille, ils consomment ces réserves bien plus vite que prévu. Une fois qu'elles sont épuisées, l'hiver est encore en cours et la nature ne propose alors que peu d'insectes, de fruits et de nectar. Si le froid revient brusquement, leurs réserves de graisse ont tellement fondu que les animaux ne peuvent plus commencer une nouvelle hibernation. Et vous devinez les conséquences funestes qui s'en suivent...
Chez les amphibiens, le métabolisme tourne au ralenti pendant les mois d'hiver et s'accélère quand les températures sont plus douces, même s'ils restent immobiles dans leurs quartiers d'hiver. Leurs réserves de graisse se consument bien trop rapidement et ils ne voient souvent jamais le début du printemps. S'ils parviennent malgré tout à rester en vie, ils sont si affaiblis physiquement que la quantité et la qualité de leurs couvées s'en ressentiront, ce qui aura un impact désastreux à long terme sur toute la population.
Un réveil précoce est-il toujours problématique ?
Non. À l'instar des êtres humains, certains animaux qui hibernent se contentent d'appuyer sur le bouton « snooze », d'ouvrir un œil, de se retourner et de se rendormir. Si les températures clémentes – disons au-dessus des 10 °C – ne se maintiennent pas trop longtemps, la plupart des animaux restent encore un moment au pays des rêves. Le réel impact des températures de fin 2022 et début 2023 sur la nature ne sera connu qu'au début du printemps. Et entre-temps, le gel peut encore se présenter... Il se peut donc que les conséquences soient moins graves que prévu !
