Réserve naturelle de Ketenisschor
Les zones humides sont les reins de notre nature
Les zones humides sont des alliées essentielles dans notre lutte contre le réchauffement climatique. Les pans de nature humide nous protègent des inondations, des pénuries d'eau et des températures extrêmes. Et ces zones ont une force supplémentaire : elles stockent d'énormes quantités de dioxyde de carbone, et sont donc considérées comme les « reins » de notre nature.
Les milieux liés à l'eau tels que les tourbières, les marais, les rivages, les vasières et les prés-salés font partie des régions les plus précieuses de notre nature : ils sont regroupés sous le terme de « zones humides ». Ces pans de nature se situent entre l'eau et la terre et abritent une biodiversité unique. Saviez-vous que 40 % de toutes les espèces animales du monde dépendaient des zones humides ?
Des tampons à CO2 verts
En plus de retenir d'énormes quantités d'eau, ce qui nous protège des inondations, les zones humides ont un effet rafraîchissant – bonjour l'air conditionné – et leur rôle ne s'arrête pas là. Elles emmagasinent naturellement le CO2. Les zones humides constituent de gigantesques réserves de dioxyde de carbone qui l'emprisonnent dans la terre sous forme de matériel organique, le transformant par exemple en végétaux (racines), en algues, en alluvions organiques et en sédiments. Les tourbières néerlandaises contiennent ainsi des centaines de mégatonnes de dioxyde de carbone.
“Les tourbières, vasières et prés-salés sont de véritables champions quand il s'agit de stocker du CO2.”
Oui, mais... la nature libère tout de même du CO2 dans l'atmosphère, non ? C'est juste. Les plantes et les animaux qui meurent libèrent aussi des substances. On dit d'un écosystème qu'il atteint son climax quand il émet autant de CO2 qu'il en accumule. Si le stockage est plus élevé que les émissions, ce stade correspond à une augmentation nette de la biomasse (calculée en eq CO2). C'est ici que les zones humides font toute la différence. L'augmentation de la biomasse dans les zones naturelles varie entre 0 et 15 tonnes d'eq CO2. Et quel type de paysages obtient le score le plus élevé ? Vous l'avez deviné : il s'agit des zones humides ! Les tourbières, vasières et prés-salés sont de véritables champions quand il s'agit de stocker du CO2.
Bassins de rétention remplis à Lummen
Des filtres à eau naturels
Les zones humides ont en outre un effet purifiant. Les milieux liés aux marées tels que les prés-salés et les vasières filtrent le carbone et le phosphore, et injectent en échange de l'oxygène et du silicium dans l'eau. Ils participent ainsi à la chaîne alimentaire et aident à restaurer la biodiversité de notre nature. Une augmentation ou une pénurie de nutriments peut provoquer des changements importants, surtout dans les eaux stagnantes. Un excès de phosphore et/ou d'azote peut augmenter drastiquement le nombre d'algues, troubler l'eau et causer une pénurie d'oxygène, des éléments qui entraveront la photosynthèse des plantes et tueront la faune, des poissons aux petits animaux aquatiques. Une eau trop riche en azote devient vaseuse et plus acide.
Ce n'est pas pour rien si les zones humides sont considérées comme les reins de notre nature. Sans reins, impossible de vivre bien longtemps en bonne santé ; cette constatation vaut aussi pour notre nature. Des zones humides saines sont un atout primordial dans la lutte contre les changements climatiques. Il ne tient qu'à nous de nous battre pour maintenir les zones humides belges en parfaite condition.
Mare du Zwin recouverte d'algues
Wetlands4Cities
Grâce au projet Wetlands4Cities, Natuurpunt souhaite créer 5 zones humides urbaines en Flandre et revaloriser ces espaces pour leurs rôles de zones d'accueil de la biodiversité et de tampons climatiques naturels. Chacun.e est invité.e à (re)découvrir la faune et la flore des zones humides.