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La nature : un vrai cliché !

La nature inspire l’homme dans tous les aspects de sa vie, et même jusque dans son langage. Toutes les langues recèlent en effet de nombreuses expressions – que nous utilisons à raison ou à tort. Notre Nature a décidé d’enquêter pour voir quels clichés étaient justifiés ou non.

Rusé comme un renard

Nous avons tous appris à l’école la célèbre fable de La Fontaine Le Corbeau et le Renard, dans laquelle le maître goupil  parvient à se jouer du volatile à coups de flatterie. Le rusé animal a également inspiré la pièce Volpone au dramaturge Ben Johnson et son intelligence est aussi bien présente dans la culture japonaise. Mais ce mammifère est-il réellement futé ? Capable de nager, grimper et de se glisser dans les plus petits interstices, le renard dispose en effet de nombreuses armes. Véritable opportuniste, il peut d’ailleurs s’adapter à tous les milieux, il n’est désormais plus rare d’en croiser en ville. C’est d’ailleurs cette faculté d’adaptation qui fait que le renard est présent partout dans le monde. Des chercheurs tchèques et allemands ont découvert que le renard pouvait percevoir le champ magnétique terrestre et l’utiliser pour repérer et attaquer ses proies. Son ouïe et son odorat sont également très développés et il est aussi nyctalope.

S’entendre comme chien et chat

On dit souvent que les chiens et les chats sont des ennemis naturels. Tous deux sont pourtant des prédateurs, mais le chat peut aussi devenir la proie d’un animal plus grand. Certaines races de chiens ont été sélectionnées pour leur instinct de chasse ; si le chat reproduit le comportement d’une proie, il peut déclencher une prédisposition chez le canidé. Bien entendu, cet instinct peut être atténué et nos compagnons à quatre pattes sont tout à fait capables de vivre en harmonie en étant habitués les uns aux autres !

Myope comme une taupe

Ce petit animal qui vit dans le noir est réputé avoir une très mauvaise vue. Bien qu’elle ne soit pas totalement aveugle, la taupe ne discerne que les mouvements et la différence de luminosité mais ne voit pas bien les formes et les couleurs à cause de ses minuscules yeux. Sa mauvaise vue la rend vulnérable à la surface, mais comme elle vit sous la terre, ce sens lui est inutile et ses yeux ont fini par s’atrophier au cours de son évolution. Elle a par contre développé des vibrisses qui lui offrent un sens du toucher accru, ainsi qu’un organe découvert par Eimer, sorte de papille qui recouvre son museau. Elle est également dotée d’une excellente ouïe et d’un odorat très sensible. Le condylure étoilé présente par exemple plusieurs « tentacules » sur son nez, chacune doté d’organes d’Eimer ; elle n’a donc absolument pas besoin de voir pour survivre !

Fier comme un paon

La beauté du plumage de cet oiseau a de quoi en rendre plus d’un vert de jalousie…  Pour séduire sa dulcinée, le mâle fait la roue est exhibe fièrement ses plumes colorées. Son nom latin, « pavo », a d’ailleurs donné le mot français « pavaner ». Si la nature s’arrange généralement pour que les proies aient une technique de survie, comment le paon a-t-il pu survivre si longtemps ? Lors de l’élaboration de sa théorie de la sélection naturelle, Charles Darwin a d’ailleurs déclare que la simple vue d’une plume de paon le rendait malade ! Le célèbre scientifique en a donc déduit que la sélection sexuelle avait une place prédominante dans l’évolution des espèces. La femelle choisit le mâle en fonction de son apparence, et ce trait se transmet alors aux générations suivantes. Le paon a donc bel et bien de quoi être fier : il s’agit d’une question de survie !

Muet comme une carpe

L’expression se rencontre pour la première fois chez l’écrivain Rabelais, sous la forme « muet comme un poisson ». Au XVIIe siècle, Antoine Furetière faisait remarquer que la carpe n’avait pas de langue et ne pouvait donc s’exprimer. La première trace de notre variante actuelle date de 1612. Il est vrai que les poissons ne sont pas particulièrement connus pour leur vacarme. Le choix se serait porté sur la carpe non en raison de absence de langue, mais surtout parce que lorsque sa tête sort de l’eau, elle ouvre et referme la bouche telle une muette qui essayerait de parler.

Avoir une taille de guêpe

Tout le monde voudrait pouvoir rivaliser avec cet insecte ! La finesse de sa taille vient pourtant simplement de son anatomie. Les différentes parties du corps d’un insecte sont bien délimitées, et la guêpe n’y fait pas exception : sa taille indique simplement la jonction, appelée pétiole, entre son thorax et son abdomen.

Bavard comme une pie

Si vous aimez papoter, on vous a peut-être déjà comparé à cet oiseau. La sous-espèce de pie la plus commune a même été nommée « pie bavarde ». Probablement parce que son cri est loin d’être discret. Vous avez probablement déjà entendu ces corvidés communiquer et avez pu constater par vous-même que la communication est primordiale chez cette espèce. Les pies sont capables d’imiter les cris d’autres oiseaux et même la voix humaine ! Elles utilisent tout un panel de sons différents adaptés à chaque situation, par exemple pour prévenir leurs congénères qu’un danger les guette. La longueur des syllabes émises peut donner des informations sur le type de prédateur et le comportement à y opposer. Des chercheurs se sont penchés sur le phénomène et ont constaté que les pies approchaient lorsque les syllabes étaient plus longues et fuyaient quand elles étaient plus courtes. Nous savons maintenant à qui faire appel en cas d’attaque !

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