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Comment les animaux prennent-ils le pouvoir ?

Ce 20 janvier marquera l’investiture de Biden, le nouveau président des Etats-Unis. Une décision fortement contestée par les partisans de Donald Trump, le président sortant. Ceux-ci ont d’ailleurs investi le Capitole pour manifester leur mécontentement. Chez les animaux aussi, il faut parfois choisir un chef. Mais comment s’y prennent nos amies les bêtes pour élire leurs candidats ? Les positions hiérarchiques sont-elles fixes ou non ?

Nous avons vu il y a quelques mois que les animaux étaient aussi capables d’utiliser la démocratie quand le besoin s’imposait. Cependant, pour élire un chef, il faut d’abord désigner des candidats. Et la prise de pouvoir ne se passe pas toujours comme on pourrait s’y attendre…

La loi du plus fort

Chez certaines espèces comme le cerf élaphe, la place de chef revient à celui qui saura le mieux s’imposer. Pendant la période de rut (vers septembre-octobre), les mâles se livrent à des combats impressionnants pour désigner un dominant, qui aura l’honneur de s’accoupler avec les femelles et créer une descendance. Comme les biches n’acceptent de s’accoupler que durant 24 à 48h par an, le cerf qui souhaite transmettre son patrimoine génétique devra se dépêcher ! Les bois du cerf dévoileront donc toute leur utilité pendant la période de rut ; sans surprise, le plus fort deviendra le maître de la harde. Ces combats coûtent cher en énergie, et il n’est pas rare que le cerf dominant, affaibli, doive laisser sa place à un autre. Une étude menée sur des hardes de cerfs élaphes dans la région de Vienne démontre que les individus dominants ont une fréquence cardiaque plus élevée que les dominés, et donc un métabolisme plus rapide. Ils sont donc moins enclins à économiser de l’énergie lors des périodes plus difficiles comme par exemple l’hiver, où la nourriture se fait plus rare. Cette constatation vaut également pour la période de rut : comme les dominants épuiseront plus vite leurs réserves d’énergie, ils devront laisser leur place à d’autres mâles, plus vigoureux.

La sagesse de l’âge

Les oiseaux vont quant à eux laisser la place de chef aux individus mâles plus âgés. Si la hiérarchie est contestée, les volatiles vont alors tenter d’impressionner les autres membres du groupe en gonflant leur plumage et en déployant leurs ailes. Dans la plupart des cas, la menace suffira et les plus jeunes reprendront leur place pour éviter de perdre des plumes. Nous pouvons donc en conclure que pour les oiseaux, ce qui compte avant tout, c’est l’expérience. Chez les corbeaux, les femelles vont augmenter leur statut social en se liant aux mâles dominants. Si votre jardin compte plusieurs espèces, vous pourrez constater que les plus grandes et les plus agressives, comme les étourneaux, tenteront de s’imposer aux plus petites telles que les mésanges. Mais cet état des choses ne convient pas toujours à tous : les merles noirs vont par exemple passer outre la hiérarchie et dérober la nourriture des autres espèces !

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Le grand corbeau est même capable de comprendre la hiérarchie dans un groupe : des expériences prouvent que les corbeaux qui entendent des rivaux se disputer la place de dominant vont montrer des signes de stress, et particulièrement quand les individus impliqués dans la dispute ont le même « rang social » qu’eux. En revanche, les corbeaux n’ont que peu de réactions lorsque la dispute concerne un autre groupe que le leur.

La même constatation peut s’appliquer aux loups. Le couple dit « dominant » est le couple parental, qui prendra la tête de la meute constituée par le reste de la famille. Leur place n’est donc pas liée à leur force ou à leur agressivité, mais bien à leur ancienneté et à leur expérience. Un peu comme au sein d’une famille humaine, en somme.

Le privilège de la naissance

Le futur rôle des abeilles est déterminé à sa naissance. La reine est choisie dès sa sortie de l’œuf, et conserve son statut grâce à son alimentation. Elle sera la seule que les ouvrières gaveront de gelée royale, alors que ses frères et sœurs n’ingurgiteront que du nectar, du pollen et de l’eau. Une fois née, elle exterminera ses concurrentes, si concurrentes il y a, car il ne peut en rester qu’une. La reine sera ensuite responsable de la survie de sa colonie, et sera la seule à se reproduire et à pondre.

La situation est assez similaire chez les fourmis : les princesses sont appelées à devenir reines dans leur colonie ou dans une autre dès leur naissance. Généralement, un groupe ne compte qu’une seule reine, mais il peut arriver qu’une prétendante au trône « parasite » une autre colonie, auquel cas elle disposera des mêmes avantages que la première reine. On parle alors de « polygynie ». Dans ce cas, la fourmilière a aussi de plus fortes chances de survie, car plusieurs reines sont responsables de la ponte et permettent à la colonie de s’étendre.

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Les avantages d’être parmi les dominés

Néanmoins, la place de chef n’a pas que des avantages. Chez les poissons, même si le dominant s’impose par la force, il ne sera pas nécessairement suivi par ses pairs, qui lui préféreront parfois un concurrent plus pacifiste. En effet, selon des chercheurs texans, l’agressivité du dominant le rendra plus antipathique et poussera les autres poissons à accepter un consensus proposé par des individus plus calmes. Pour réaliser cette étude, des mâles dominants et dominés ont été entraînés à associer une lumière colorée à la présence de nourriture dans l’aquarium. Quand les mâles dominés avaient reçu la formation, ils étaient plus rapidement suivis par leurs pairs. Lorsqu’au contraire les dominants tentaient de transmettre l’information, ils se montraient autoritaires et agressifs, et un consensus était rarement atteint au sein du groupe. Preuve que le pouvoir n’est pas toujours détenu par celui qui hausse le plus la voix !

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