Les oiseaux noirs : du plus petit au plus grand
Depuis toujours, de nombreux oiseaux noirs ont la réputation de porter malheur. Les sorcières seraient capables de se métamorphoser en oiseaux noirs et entendre un corbeau croasser trois fois serait un présage de mort. Ils peuvent en effet sembler menaçants, mais leur plumage couleur d’encre n’est-il pas magnifique ? Cet article vous présente tous les oiseaux noirs qui vivent dans notre nature, classés du plus petit au plus grand et assortis de leurs principales caractéristiques.
Le merle
Notre plus petit oiseau noir est le merle mâle, dont le noir de suie tranche avec la couleur brune de la femelle. Il a longtemps été l’oiseau le plus connu et le plus présent dans nos jardins jusqu’à ce qu’il soit touché par le virus Usutu. Heureusement, nous pouvons toujours profiter du chant mélodieux de cet oiseau opportuniste dans les trois quarts de nos bois et jardins. Le merle est reconnaissable à son allure élancée et à son bec jaune vif. Vous pouvez admirer ses talents lyriques dans la chanson « Blackbird » des Beatles (qui était, pour l’anecdote, une chanson de protestation contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis et non un hommage au beau merle).
Le choucas
Un peu plus grand, le choucas est aussi facile à identifier grâce à sa nuque grise. Vous ne pouvez pas le louper : les choucas forment de grands groupes bruyants. Même si ce rassemblement semble chaotique, ces oiseaux intelligents sont les meilleurs pour communiquer au sein de leurs structures sociales complexes. Ils sont aussi extrêmement fidèles : les couples prennent très au sérieux l’expression « jusqu’à ce que la mort vous sépare » et prennent soin de l’être aimé toute leur vie. Du moins sur papier, car comme pour la plupart des animaux intelligents, l’envie d’augmenter son statut peut changer la donne. Les mâles échangent une femelle faible contre une plus jolie et les femelles grimpent l’échelle sociale en séduisant un « meilleur » parti. Cette situation vous semble familière ?
Gauche : merle, droite : choucas
La foulque macroule
Peut-être inattendue dans cette liste, la foulque macroule n’en est pas moins un oiseau au plumage de jais facile à repérer aux alentours de la plupart des étendues d’eau de notre pays. Elle se reconnaît à son bec et à son écusson blancs et à ses yeux rouges. En hiver, elle vit en grands groupes mais dès que la saison des amours se profile, les foulques macroules deviennent très territoriales. Elles ne tolèrent personne dans les environs de leur nid et se chamaillent avec leurs semblables et avec d’autres oiseaux aquatiques.
Le pic noir
Autre oiseau vêtu d’ébène avec une touche de couleur : le pic noir. Avec sa calotte rouge, impossible de se tromper : elle recouvre tout le sommet de la tête des mâles et l’arrière du crâne des femelles. Pour l’apercevoir, il faut savoir se montrer patient. Le plus grand pic d’Europe est très farouche et peut facilement échapper à votre vigilance ; un tronc d’arbre bien placé suffit à le dissimuler !
Une foulque macroule et un pic noir
Le corbeau freux
Le corbeau freux est un rien plus petit que la corbeille noire mais cette différence de taille est difficile à percevoir. De plus, certains spécimens sont plus grands que les plus petites corneilles. Ces deux oiseaux ne sont pas impossibles à distinguer pour autant : comme le bec du corbeau freux est toujours enfoncé dans le sol à la recherche de nourriture, il est dépourvu de plumes à sa base. Il ne reste que la peau nue et grise qui entoure le bec et souligne les yeux. Le corbeau freux vit par ailleurs en colonie. Si, au printemps, vous apercevez une multitude de nids au sommet d’un feuillu (encore dépouillé), c’est que vous avez probablement trouvé un repaire de corbeaux freux !
La corneille noire
Comme beaucoup d’autres oiseaux noirs, la corneille n’a pas bonne réputation, mais si l’on prend le temps de se pencher sur son intelligence, impossible de ne pas ressentir le plus profond respect pour cet oiseau ! Elle fait usage de son cerveau très développé pour se nourrir. Regardez par exemple cette vidéo où des corneilles noires laissent tomber des noix sur la route en espérant que leur coque se brisera, parfois avec la participation d’une voiture. Saviez-vous que la corneille a aussi de bons côtés ? Comme tout bon charognard, elle contribue à la propreté de notre environnement et limite la propagation de maladies.
Le grand corbeau
Le plus imposant de nos corvidés est le grand corbeau, et sa taille est aussi l’indice le plus évident pour le reconnaître : il mesure 1 m20 ailes déployées, ce qui est plus grand que n’importe quel corbeau freux ou corneille. Et pourtant… impossible d’évaluer ses mesures lorsque l’on n’a qu’un seul individu sous les yeux. Vous pourrez plus facilement distinguer cet oiseau grâce à son bec robuste dont une bonne moitié est recouverte de plumes. Comme le grand corbeau est plus rare et craintif que ses cousins, le repérer est loin d’être une sinécure ; vous aurez plus de chances d’entendre son croassement si particulier.
A gauche : une corneille noire, à droite : un grand corbeau. La photo figurant en haut de cet article montre un corbeau freux.
Le grand cormoran
Le grand cormoran n’a pas tout à fait sa place dans cette liste car si l’on y regarde de plus près, il n’a rien d’un oiseau noir monochrome. C’est pourtant comme cela qu’il est décrit par les gens qui voient ce grand oiseau aquatique pour la première fois. Prenez le temps de l’observer plus attentivement à travers vos jumelles : vous remarquerez alors ses reflets métalliques bleu vert.
La cigogne noire
La cigogne noire et son ventre immaculé contrastent également dans cette liste. Mais son nom et son beau plumage lui ont assuré sa place dans notre article. De nombreuses personnes ignorent d’ailleurs que la plus célèbre livreuse de bébés a aussi une cousine noire !
