Terrier de blaireau
Blaireau ou renard ?
Le point commun le plus flagrant entre ces deux animaux ? Tous deux aménagent un terrier confortable, qu’il est parfois difficile d’attribuer à l’un ou à l’autre. Comment différencier la maison d’un blaireau de celle d’un renard ? Et à quoi ressemblent-elles de l’intérieur ? Notre Nature s’est improvisée agence immobilière !
Si vous aimez profiter des beaux jours pour partir en balade, vous avez certainement déjà dû croiser un trou à flanc de colline dont le maître d’œuvre vous semblait bien être un animal. Mais l’architecte de ce terrier était-il un blaireau, un renard, ou un autre animal ? Il est évident que si l’entrée mesure moins de 30 cm, il y a peu de chances que l’auteur en soit un blaireau ou un renard, mais si la gueule est assez grande pour les laisser passer tous deux, c’est là que les choses se corsent.
En visite chez le blaireau
Les terriers de blaireaux ressemblent à de véritables petites forteresses. Chacun est occupé par une famille entière composée des parents, de la dernière portée et des petits de l’année précédente, soit une dizaine d’individus en tout. La tanière a tout de la villa familiale dont nous pourrions rêver : elle est formée de plusieurs « pièces » et de couloirs reliant les chambres entre elles. Pour circuler, tout ce petit monde n’a pas besoin de se bousculer, car le terrier compte souvent plusieurs entrées espacées de quelques dizaines de mètres. Parfois, il est si grand qu’il peut posséder 30 ou 40 entrées, allant même exceptionnellement jusque 100 ! Votre maison comporte-t-elle autant de portes ? Les galeries, longues d’environ 20 m et profondes de 3 à 4 m, servent de relais entre toutes ces pièces. Les blaireaux dorment à plusieurs par chambre et changent régulièrement de pièce – et de compagnon de chambrée par la même occasion. Il arrive même que les blaireaux cohabitent en harmonie avec une autre espèce, comme les renards, d’autres mustélidés (putois, fouines) ou encore les lapins.
Terrier de blaireau
Forcément, une surface habitable aussi grande requiert des travaux tout aussi impressionnants ; lorsqu’ils creusent leur terrier, les blaireaux peuvent déplacer jusqu’à 40 tonnes de terre ! De véritables entrepreneurs. Et pas question d’abandonner le confort, car les chambres sont tapissées de matériaux tels que des feuilles ou des herbes qui vont permettre d’isoler les pièces et d’apporter la chaleur tant convoitée par notre mustélidé. Et comme si cela ne suffisait pas, les blaireaux disposent d’unterrier principal et de terriers secondaires. Ces derniers seront surtout utilisés si un intrus dérange les animaux ou pour éjecter un mâle trop insistant qui présenterait un risque pour les nouveau-nés. Les blaireaux étant propres et méticuleux, ils aménagent également des « latrines » à l’extérieur du terrier, généralement pas trop éloignées, même si celles-ci peuvent être placées à la frontière du territoire pour le délimiter.
Les terriers peuvent être occupés pendant plusieurs dizaines d’années par les descendants des premiers « terrassiers », ce qui fait que les blaireaux en prennent grand soin. Ils entretiennent régulièrement les entrées et passent beaucoup de temps dans leur grande maison familiale, dont ils sortent d’ailleurs très peu en hiver. Les petits y naîtront en février et n’en sortiront pour la première fois qu’au mois d’avril.
Rendez-vous chez le renard
Il arrive que les renards utilisent le terrier creusé par un blaireau et s’installent même avec le mustélidé, mais notre canidé roux peut aussi le creuser lui-même. La différence majeure se situe au niveau de l’emploi dudit terrier, car s’il sert de résidence principale aux blaireaux, les renards ne s’en servent que pour stocker leur nourriture et mettre leurs petits au monde. Le renard aura donc besoin d’un terrier moins grand et moins profond ; s’il partage sa tanière avec des blaireaux, il occupera les chambres situées plus près de la surface alors que les mustélidés préfèreront d’enfouir dans les profondeurs. Contrairement au blaireau, la renarde n’installe pas de litière dans son terrier et réchauffe donc ses petits grâce à sa température corporelle.
Terrier de renard camouflé dans la végétation
Comment différencier un terrier de blaireau d’une tanière de renard ?
Comme les deux animaux peuvent partager un même logement, il n’est pas toujours facile de déterminer lequel habite dans le terrier que vous venez de découvrir, surtout que notre goupil décide régulièrement d’investir la tanière abandonnée d’un blaireau pour éviter les travaux de fouissage. Il existe néanmoins certains indices qui peuvent vous aider.
- La propreté des entrées : les renards sont moins regardants quant au nettoyage de leur terrier, car ils y vivent moins souvent. Les blaireaux, en revanche, gardent leurs entrées parfaitement balayées.
- Le nombre d’entrées : en général, les tanières de blaireaux comportent plus de gueules que celles des renards.
- Les empreintes laissées par le propriétaire du terrier devraient vous aider. Celles du renard comptent quatre doigts et ressemblent à celles d’un chien, tandis que le blaireau laissera cinq doigts sur une surface plus large.
- Les excréments : ceux du renard ressemblent à des pelotes allongées tandis que le blaireau creusera des latrines pour y déposer ses crottes.
