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Bivouaquer dans le respect de notre nature

En Belgique, le camping sauvage est interdit, comme dans la majorité des pays européens. L’aventure en plein air vous tente ? Sachez qu’il existe tout de même des zones où l’activité est autorisée. Zoom sur les aires de bivouac de notre pays, et nos astuces pour que tout se passe au mieux tout en respectant la faune et la flore aux alentours.

Les aires de bivouac prévues

L’été est la saison parfaite pour dormir sous les étoiles, avec pour seuls bruits les chants des oiseaux. Petit bémol : la loi belge interdit à quiconque de bivouaquer en-dehors des zones prévues à cet usage sous peine d’amende. Le bivouac y est défini comme un campement temporaire en plein air, qui n’est donc autorisé que sur certaines zones. Ces dernières ont une réglementation spécifique ; seuls sont accueillis les cyclistes, les cavaliers et les randonneurs, et les véhicules motorisés n’y sont pas les bienvenus. Ces aires sont prévues pour n’accueillir les campeurs que pour une nuit ou deux, avant qu’ils ne reprennent leur trek. Elles sont gérées par la DNF en Wallonie et par l’ANB en Flandre.

Depuis le 20 juin, pratiquement toutes les aires de bivouac sont à nouveau ouvertes dans le respect des mesures sanitaires, mais certaines peuvent n’être accessibles que si vous avez réservé à l’avance. Toutes les aires légales sont indiquées sur ce site (en néerlandais et en anglais uniquement). Nous en avons sélectionné plusieurs.

La Bergerie (Fagnes)

Si vous comptez vous rendre dans les Fagnes, pensez à cette aire de bivouac. Située à 7 km à peine du signal de Botrange, elle vous accueillera pour une nuit. Elle ne propose aucune pompe à eau, mais l’eau est potable sur le plateau des Hautes Fagnes. Curiosités proches : la Croix aux Alliés, monument à la mémoire des travailleurs forcés russes et italiens de la Première Guerre mondiale, et le Fossé d’Eupen, creusé artificiellement pour les besoins de l’industrie textile de la région au XVIIIe siècle.

Le Sentier d’Art (Condroz)

Les randonneurs qui souhaitent allier nature et art ont trouvé leur prochaine destination ! Ce sentier de 141 km s’étend en Condroz-Famenne et présente une cinquantaine d’œuvres d’art disséminées sur les communes qu’il traverse. Sept aires de bivouac sont prévues sur l’itinéraire, comportant des abris plus originaux les uns que les autres, comme Levitas, un abri en suspension, Torvtak, une charmante cabane au toit végétal, ou encore Tout encoquillé, une coque renversée pour une nuit renversante. Attention : il n’est pas possible de réserver, et les abris (et zones de bivouac) ne seront disponibles que pour le premier arrivé. Plus d’infos sur ces abris hors du commun ici.

Le Golet et Gives (Sainte-Ode, Bertogne)

Situées en province du Luxembourg, ces deux aires de bivouac sont dédiées à tous ceux qui veulent se lancer dans les trails Escapardenne. Il s’agit des derniers sites de la zone, les autres ayant été fermés suite à des débordements. Le feu y est autorisé dans la portion prévue à cet effet, et les tentes ne peuvent être placées que pour une nuit. Pas de pompe à eau, mais l’eau du ruisseau est potable. Intéressé.e ? Rendez-vous ici.

Au cœur du Duinnengordel (Oudsbergen)

Direction la partie limbourgeoise du parc de Haute Campine pour ces deux aires de bivouac. Ici, le feu est interdit, la zone peut accueillir trois tentes (max. 10 campeurs) et dispose d’une pompe à eau non potable et de toilettes écologiques. Vous avez par contre l’autorisation de rester 48h. Si l’envie vous prend (et que la météo le permet), vous pouvez même installer un hamac et dormir à la belle étoile, car les deux bivouacs sont équipés de pôles pour les maintenir.

Le Winkelsbroek (Turnhout)

Cette zone marécageuse était autrefois utilisée comme tourbière. Elle est à présent une véritable oasis pour la faune et la flore locales où vous pourrez admirer la gorgebleue à miroir, la sarcelle d’hiver ou le butor étoilé. Cette aire n’est ouverte que du 1er avril au 31 octobre, et vous devez prévenir la personne de contact un jour avant votre arrivée. Ici, vous pourrez vous rassembler à maximum 3 tentes (10 personnes) pour une durée de 48h. Le feu est strictement interdit, car il risquerait de se répandre dans toute la région. Attention : pas d’eau disponible. Vérifiez avant de vous lancer que l’aire peut vous accueillir suite aux mesures sanitaires.

D’autres sites de bivouac existent en Ardenne, en Flandre orientale, dans le Brabant et dans la région d’Anvers. N’hésitez pas à les consulter si vous prévoyez une randonnée sur plusieurs jours.

Les 10 commandements du bon campeur nature

La règle est simple : vous devez laisser la zone dans le même état que celui dans lequel vous l’avez trouvé. En bref : effacez toutes les traces de votre passage. Voici les règles que tout bon campeur devrait respecter à chaque bivouac.

  1. Votre matériel, avec vous vous prendrez. Si certaines aires sont équipées d’un point d’eau et d’un abri, ce n’est pas le cas de toutes, et vous devrez transporter votre tente et vos réserves.
  2. Du feu, vous ne ferez que dans les endroits indiqués. Si vous avez besoin de faire un feu, veillez à ce que toutes les braises soient éteintes avant de partir. Evitez si le vent est fort ou si vous campez pendant une période particulièrement sèche, au risque que votre petit feu de camp se transforme en gigantesque feu de forêt.
  3. Plusieurs jours sur le même site, vous éviterez. Le séjour sur certaines aires n’est d’ailleurs permis que la nuit.
  4. En groupe, vous ne voyagerez point. Les aires de bivouac ne sont pas prévues pour être des campings et les règlementations sanitaires infligent une lourde amende si le nombre maximal de campeurs est dépassé.
  5. Vos déchets, vous emporterez. Ces zones sont gérées par les Départements Nature & Forêts, elles sont donc des aires naturelles où l’être humain n’est qu’un invité de passage. N'abandonnez pas vos immondices. Si vous êtes fumeur.se, pensez à emporter un cendrier de poche, en vente sur la boutique de Be WaPP.
  6. Vos excréments, profondément vous enterrerez. Rares sont les aires de bivouac équipées de toilettes ; il vous faudra donc opter pour le pipi nature. Emportez de préférence du papier toilette qui n’a pas été blanchi chimiquement afin d’éviter de laisser des substances chimiques nocives dans la nature.
  7. Les périodes de chasse, vous éviterez. Mieux vaut ne pas vous retrouver en bivouac en pleine nature entre le 1er octobre et le 1er janvier, période où la chasse est autorisée.
  8. Le sommeil des autres campeurs, vous respecterez. Les autres randonneurs présents sur place n’ont probablement pas envie que leur rythme nocturne soit perturbé par des groupes venus faire la fête en pleine nature. De plus, le bruit superflu perturbe grandement la faune locale.
  9. Les véhicules motorisés, vous oublierez. Par essence, les aires de bivouac sont exclusivement réservées aux randonneurs (piétons), aux cyclistes et aux cavaliers. La plupart refusent même que des voitures ou des motos soient stationnées non loin, et les sentiers ne sont de toute façon pas prévus pour leur passage.
  10. La nature, en place vous laisserez. Il est bien entendu mal venu d’emporter un « souvenir » de votre escapade en plein air ; ne touchez pas à la végétation et si vous avez la chance d’apercevoir un animal sauvage, ne l’approchez pas.

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