Ver luisant

Les lucioles ressemblent à de petits lampions dans la pénombre. La Belgique compte trois espèces de lucioles dont le ver luisant – ou lampyre – est l’espèce la plus courante.

Reconnaître le ver luisant

(Lampyris noctiluca)

Mâles et femelles sont très différents. Voici comment les reconnaître :

Mâles (à gauche)

• ils mesurent jusqu’à 15 mm
• ils sont brun-noir à gris foncé
• leurs élytres et leurs ailes recouvrent leur abdomen
• leurs organes bioluminescents consistent en deux points lumineux situés sur l’avant-dernier segment de leur corps (ne luisent que lorsqu’ils sont dérangés)

Femelles (à droite)

• elles mesurent entre 10 et 20 mm et sont donc bien plus grosses que les mâles
• elles sont brun-noir à gris foncé comme les larves et présentent des taches roses sur le côté extérieur
• elles n’ont pas d’ailes
• leurs organes bioluminescents sont de larges bandes lumineuses situées sur les 6^e et 7^e segments de leur abdomen et deux points lumineux situés sur le 8^e segment

Mâle (à gauche) VS femelle (à droite)

Les larves du ver luisant ressemblent à des chenilles et ont un corps aplati. Elles sont très semblables au ver luisant femelle adulte, mais leur couleur (noir mat parsemé de taches jaunes sur les flancs) trahit leur jeune âge.

Au menu

Les vers luisants adultes ne consacrent que peu de temps – voire pas du tout – à la recherche de leur nourriture. Ils ont en effet constitué suffisamment de réserves sous forme de larves. Les vers luisants chassent principalement  les escargots et les limaces. Et leur lutte est plutôt violente : les petites larves mordent le gastéropode qui va ensuite se réfugier dans son abri. Pas malin, car la larve suit sa proie dans son refuge. Et ce que notre limace ou escargot ne sait pas, c’est que la larve lui injecte des enzymes digestives en le mordant. Les parties plus molles des gastéropodes se dissolvent alors jusqu’à se transformer en liquide brun que la larve pourra avaler.

Larve de ver luisant dévorant une limace

Habitat

Le ver luisant est très courant et se rencontre dans différents biotopes, du moment qu’ils soient humides. Des accotements aux prairies en passant par les berges, les jardins, les parcs et les forêts : tout lui convient. Les larves vivent au sol dans la végétation, cachées entre la mousse et les feuilles mortes.

Nos vers luisants ou lampyres apparaissent surtout pendant les soirées chaudes aux mois de juin-juillet, après le crépuscule. Vous aurez plus de chances de les admirer entre 22h30 et 23h30. Ils s’épanouissent en particulier dans les régions humides où la pollution lumineuse est faible.

Le ver luisant et l’amour

L’accouplement des vers luisants réserve un superbe spectacle. Celui-ci est caractérisé par la lumière émise par ce petit coléoptère.  En juin et en juillet, les femelles, sans ailes, se reposent dans l’herbe humide ou sur des buissons en milieux ouverts et attendent de trouver l’élu de leur cœur. Pour que leur jolie lumière soit bien visible des mâles qui volent aux alentours, elles dressent leur abdomen vers le haut. Si elles n’ont pas de « touche » après un certain temps, elles lèvent leur abdomen encore plus haut et balancent leurs hanches d’avant en arrière. Après leur accouplement, les femelles peuvent pondre entre 50 et 100 œufs en trois jours. Elles déposent leur progéniture sous les brins d’herbe, sous un tapis de mousse… en bref : dans des endroits humides. Quand elles ont pondu tous leurs œufs, elles peuvent mourir en paix.

Les œufs éclosent entre 27 et 45 jours plus tard. Plus le temps est chaud, plus l’éclosion sera rapide. Les larves muent plusieurs fois durant les 2 à 3 premières années de leur vie. Elles dévorent beaucoup de gastéropodes et sont donc surtout actives de nuit. En hiver, elles recherchent un refuge sous un tas de pierre, sous des troncs d’arbres ou dans la mousse. Au printemps, les larves ressortent de leur abri et exploreront le monde sous forme adulte en mai-juin.

Relation avec l’homme

Repérer les lucioles en pleine action, c’est magique ! Vous souhaitez les admirer ? Elles allument leurs « lumières » en juin-juillet dès le crépuscule et ce jusqu’à 3h après le coucher du soleil, avec un pic situé entre 22 et 23h. Moins leur environnement compte de pollution lumineuse, mieux elles se portent ! Les éclairages artificiels tels que les réverbères et les lampes de jardin dérèglent le rituel amoureux des vers luisants, car les mâles ne parviennent plus à reconnaître la lumière émise par leurs partenaires potentielles.

Saviez-vous que le ver luisant…

• n’était pas un ver ? Les lucioles sont en réalité des coléoptères !
• femelle pouvait émettre de la lumière jaune-vert non-stop pendant 2 à 3 heures ? Quand elle a trouvé un partenaire, elle éteint immédiatement sa « loupiotte ».
• pouvait émettre de la lumière à un âge précoce ? Les œufs, larves et pupes luisent aussi pour effrayer leurs prédateurs.