Vanneau huppé
Cet oiseau coloré fait partie des quelques espèces sur liste rouge que notre pays abrite encore. Si la Belgique fait encore partie de ses rares refuges, il faut pourtant redoubler d’efforts pour protéger les populations de vanneaux huppés.
Reconnaître le vanneau huppé
(Vanellus vanellus)
L’allure et les couleurs de cet échassier de taille moyenne ne le font pas passer inaperçu ! Vous pourrez facilement le reconnaître grâce à ces caractéristiques :
L’allure et les couleurs de cet échassier de taille moyenne ne le font pas passer inaperçu ! Vous pourrez facilement le reconnaître grâce à ces caractéristiques :
- il mesure entre 28 et 31 cm pour une envergure de 82 à 87 cm et pèse entre 128 et 330 g
- son dos est vert sombre, aux reflets métalliques (bronze)
- son poitrail est immaculé, son plastron est noir et sa tête est majoritairement blanche, parsemée d’une ou plusieurs stries noires
- ses ailes sont arrondies
- il possède une longue huppe noire à l’arrière de la tête ; celle des mâles est un peu plus longue que celle des femelles
- ses plumes sous-caudales sont rousses
- ses pattes sont rouge-rosé
Au menu
L’assiette du vanneau huppé contient surtout des insectes, des mollusques, des vers de terre et des araignées. Occasionnellement, il peut aussi se nourrir de quelques graines. Il repère facilement les invertébrés à la surface du sol grâce au toucher, et dispose d’une technique infaillible s’il ne les repère pas de prime abord. Pour attraper ses proies, cet oiseau ingénieux va imiter la pluie en frappant doucement le sol de ses pattes pour faire remonter les vers à la surface, qu’il gobera ensuite d’un coup de bec assuré. Il va procéder de la même manière dans l’eau, et ainsi provoquer une réaction de la part de ses proies aquatiques. Dans d’autres cas, il va se contenter de marcher rapidement puis s’immobilisera pour entendre les mouvements des insectes avant de les attraper.
Habitat
Le vanneau huppé apprécie tout particulièrement les espaces ouverts : champs, marais, vasières et prés salés seront tout à fait à son goût. Il vit en groupes, et ceux-ci ressemblent à une véritable chorale en saison de reproduction. En hiver, les colonies trouvent un abri dans les zones cultivées, principalement dans les sillons faits par les machines agricoles. Dès le mois de mars, période de la reproduction, ces oiseaux sortent au grand jour et s’éparpillent dans les environs pour laisser libre cours aux jeunes couples.
Le vanneau huppé et l’amour
Au printemps (vers le mois de mars), le mâle exécute toutes sortes d’acrobaties aériennes pour délimiter son territoire et attire la femelle en criant. Il va ensuite creuser un ou plusieurs nids au sol et les garnir de quelques brins d’herbe avant de poursuivre les femelles de ses ardeurs en gonflant la poitrine. Rien n’est trop beau pour séduire ces dames ! Une fois les avances acceptées, l’accouplement ne dure qu’une seconde (littéralement) et la femelle pond quatre œufs. Si la couvée est détruite, la femelle peut pondre de nouveaux œufs. Il arrive aussi qu’elle ponde une deuxième fois même si la première couvée a survécu. Elle va ensuite se relayer avec le futur papa pour les couver pendant 25 à 30 jours. Pendant cette période, le mâle se comporte en véritable gardien des lieux : il n’hésitera pas à simuler une blessure pour entraîner plus loin d’éventuels prédateurs.
Les petits verront le jour encore couverts d’un duvet beige taché de noir. Ils font partie des oiseaux nidifuges, ce qui signifie que certains quitteront déjà le nid à peine quelques heures après leur naissance ! Ils ne vont cependant pas bien loin et restent sous la surveillance de leur mère. En cas de danger, ils se plaquent contre le sol et leur couleur leur permet de rester camouflés. À l’âge de cinq semaines, soit vers juin-juillet, ils sont capables de voler et de se débrouiller seuls.
Relation avec l’Homme
Depuis les années 70, les populationsde vanneaux huppés sont en régression. En cause ? La diminution des prairies au profit des champs de céréales, qui ne font pas partie de leur alimentation. Le drainage des terrains humides, indispensables à leur survie, a également participé au déclin de cet échassier, tout comme l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides. De plus, le passage des machines agricoles peut tuer les petits qui ne savent pas encore voler ou détruire les nids, puisque ceux-ci sont creusés à même le sol.
Comme le vanneau huppé ne migre pas au sein de nos contrées, le réchauffement climatique menace également l’espèce. Au XXe siècle, beaucoup de terres ont été drainées, diminuant ainsi son habitat mais réduisant également la nourriture disponible en cas de sécheresse, car les vers vont alors se réfugier bien trop profondément dans le sol. Pourtant, il est tout à fait possible de cohabiter avec ce limicole : la restauration des marais et zones humides dans l’estuaire de l’Escaut a par exemple fait des merveilles pour le butor étoilé, un échassier vivant dans les roseaux. Peut-être certains projets, comme les efforts fournis dans le cadre du plan Sigma permettront-ils de protéger le vanneau huppé.
Saviez-vous que le vanneau huppé…
- tient son nom du bruit qu’il émet quand il vole ? Le son rappelle celui du van, un grand panier en osier qui sert à séparer les grains de céréales de leurs balles.
- peut très rapidement quitter le nid familial, avant même d’avoir appris à voler ?
- a été désigné « oiseau de l’année 2019 » par Birdlife, une ONG qui s’occupe du recensement et de la protection des oiseaux menacés ?