Rossignol Philomèle

Sans aucun doute, ce petit passereau est l’un des chanteurs les plus célèbres du règne des oiseaux. A tel point que son nom est devenu un qualificatif pour décrire les voix les plus pures et mélodieuses. Il peut passer des jours et des nuits à chanter, siffler, gazouiller… On dénombre entre 20 et 260 séquences différentes, qui peuvent durer entre 2 et 4 secondes. Dans un concours de chant, il dépasse aisément le merle noir, la fauvette à tête noire ou encore la grive musicienne. Un véritable virtuose !

Reconnaître le rossignol philomèle

Luscinia megarhynchos

Il faut se montrer attentif pour tenter d’apercevoir un rossignol. Cet oiseau est en effet plutôt timide, discret et furtif. Voici cependant quelques indications pour parvenir à la reconnaître. Il est légèrement plus grand qu’un rouge-gorge, de corpulence fine, avec un plumage brun. Il est quasi impossible de le discerner d’un rossignol Progné, bien que ce dernier soit un peu moins roux à la queue et au croupion, que sa tête soit plus arrondie et son plumage plus terne. Son aspect est modeste, ce qui contraste avec son chant si remarquable.

Il mesure entre 16 et 17 cm, son envergure peut aller jusque 26 cm.
Il pèse entre 20 et 25g.
Ses pattes sont longues et robustes. Celles-ci sont de couleur rose et jaune pâle.
Sa poitrine n’est pas tachetée. Les petits sont par contre entièrement tâchetés.
Sa robe est brune, discrète, il se fond dans le paysage. Il possède quelques zones plus rousses, notamment sur la calotte, les ailes, le croupion et la queue. Mais aussi quelques endroit grisâtre comme la gorge et les côtés de la tête.
Son œil noir est cerné de blanc et son bec noir affiche une base rosâtre.
La femelle est plus terne que le mâle.

Avec son bec fin, le rossignol philomèle recherche la plupart du temps ses proies au sol. Mais il lui arrive aussi de farfouiller dans les arbres et les feuilles pour trouver quelque chose avec lequel se sustenter.

Il se nourrit essentiellement d’invertébrés. Fourmis, araignées, vers de terre, chenilles, mouches, coléoptères, scarabées… sont ses plats favoris. Mais il ne va pas se refuser quelques baies et graines si celles-ci se trouvent sur son passage, surtout en fin de saisons.

Habitat

Plutôt forestier à l’origine, le rossignol a colonisé les bocages, parcs, grands jardins et les vergers. On peut néanmoins toujours le retrouver dans les sous-bois riches en fourrés et en végétation basse et dans les bosquets bien fournis.

Il s’installe aussi bien volontiers dans les endroits près de l’eau que dans ceux plus secs avec des buissons touffus. Il apprécie les zones ensoleillées, où les températures sont agréables et où il ne pleut pas beaucoup. Il va passer le plus clair de son temps au sol ou près de buissons, pour se faire le plus discret possible.

Le rossignol philomèle et l’amour

La saison des amours a lieu entre fin-avril et mi-juillet pour les rossignols. Les couples vont s’installer aux mêmes endroits années après années. Le mâle va commencer à faire entendre son chant éclatant dès qu’il rejoint le lieu choisi pour établir son nid. Il va arriver avant la femelle, pour déjà signaler sa présence et déterminer son territoire. C’est avec son chant qu’il va tenter de séduire une femelle. Dès qu’il a trouvé une partenaire, il va arrêter de chanter la nuit.

Le nid est construit par la femelle, sous la supervision du mâle, à même le sol ou à faible hauteur, dans les ronces ou les buissons. Mais jamais à plus de 50 cm de hauteur. Celui-ci se confond tout à fait dans la végétation avoisinante. Il est composé de feuilles mortes, racines, mousses, garni d’herbes sèches et de crin et tapissé de plumes. Il mesure une dizaine de cm de diamètre.

La ponte se fait généralement en mai (à noter qu’il peut u avoir 2 couvées par année), celle-ci sera en moyenne de 5 œufs de couleur vert-olive ou bleu clair. La femelle va les couver pendant deux semaines. Les jeunes seront élevés par les deux parents. Ils quitteront le nid après une dizaine de jours. Si les rossignols manifestent leur présence au printemps d’une manière retentissante et chantante, passé la saison de la nidification, ils vont se montrer bien plus discret avant de migrer vers les pays chauds.

Relation avec l’homme

Si le rossignol philomèle est plutôt discret, il ne craint cependant pas les hommes. Et ceux-ci sont généralement ravis d’entendre leurs chants cristallins, leur offrant une veritable concerto. Il est aussi apprécié des jardiniers car il peut les débarrasser d’un grand nombre d’insectes nuisibles aux plantes et aux cultures.

Ce passereau n’est pas menacé pour le moment. Cependant, quelques déclins dus aux changements de son habitat peuvent affecter cette espèce. Et selon une étude espagnole, le changement climatique aurait eu un impact sur l’envergure de leurs ailes au cours des vingt dernières années. Ceci pourrait dans le futur affecter leurs capacités à migrer.

Saviez-vous que ?

le chant est propre à chacun ? Celui-ci n’est pas inné, il doit être appris par le père. La qualité des belles vocalises peut donc dépendre de l’apprentissage reçu.
c’est le passereau le plus mentionné et célébré de tous les temps ? De nombreux chanteurs, auteurs, poètes le mentionne depuis des années. Tchaïkovski, John Keats ou encore Guy de Maupassant font allusion à cet petit oiseau dans leurs œuvres.
Il incarne le symbole de l’amour ? Sa présence annonce aussi le printemps.