Mésange charbonnière
Plus grande que son homologue bleue, la mésange charbonnière est tout aussi présente dans notre nature. Véritable pop-star, elle peut connaître jusqu’à 40 notes différentes. Découvrez tout sur le petit prodige vocal de notre nature.
Reconnaître la mésange charbonnière
(Parus major)
La mésange charbonnière est la plus robuste de nos mésanges. Très présente dans nos jardins, elle est facile à identifier. Voici comment la reconnaître sans vous tromper :
- elle mesure 12 à 15 cm de long et est notre plus grande mésange
- sa tête est noire et elle a de grandes joues blanches
- son dos est vert olive
- son ventre est jaune et présente une « cravate » noire (plus étroite chez la femelle)
- sa queue et ses ailes sont gris-bleu
- son bec droit et court est noir et ses pattes sont grises
- les juvéniles sont plus ternes que les adultes et leur cravate est presque inexistante
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Pendant la saison de nidification, la mésange charbonnière se repaît surtout d’insectes (particulièrement les chenilles) et d’araignées qui apporteront les protéines nécessaires à la croissance de ses petits. En hiver, elle adapte son régime et mange des graines et des fruits. Grâce à ses pattes agiles et fortes, la mésange charbonnière s’agrippe facilement aux arbres, et celles-ci lui permettent même de se suspendre tête en bas pour trouver sa nourriture dans les moindres recoins. Les mésanges charbonnières sont des habituées des mangeoires et peuvent aussi apprécier les boules de graisse quand il fait froid.
Habitat
À l’origine, notre mésange charbonnière est une habitante des forêts, mais elle est aussi très régulièrement observée dans nos jardins (elle était présente dans plus de 87 % des jardins en 2022 selon Natagora). Du moment que quelques arbres soient présents et comportent des cavités, les mésanges peuvent facilement y nicher et nos passereaux se sont donc également installés dans les parcs et les vergers. Les mésanges charbonnières apprécient particulièrement les chênes et les hêtres. Vos arbres ne présentent aucune cavité ? Les mésanges charbonnières acceptent aussi volontiers les fissures dans les bâtiments et les nichoirs artificiels – voire même les boîtes aux lettres.
La mésange charbonnière et l’amour
Les mésanges charbonnières nichent dès le mois d’avril. Pour attirer ces dames, les mâles chantent, et ce sont les barytonsqui ont le plus de chances de trouver une partenaire. Une fois formés, les couples défendent leur territoire avec acharnement et les liens tissés avec les autres mésanges disparaissent.
Les couples s’installent dans une cavité (arbre, bâtiment, boîte aux lettres, nichoir) que la femelle décore de mousse, herbes, feuilles, poils et plumes. Une fois le nid prêt, elle pond entre 5 et 12 œufs (parfois plus) qu’elle couve pendant 13 à 15 jours. Les petits seront nourris par les deux parents pendant 18 à 21. Pour qu’ils ne manquent de rien, les parents font des allers-retours fréquents – ils apportent jusqu’à 900 becquées par jour ! Il n’est pas rare que les mésanges charbonnières donnent naissance à une deuxième couvée sur l’année, mais tous les œufs n’écloront pas. Il arrive que les pics épeiches les attaquent à coup de bec, et la prédation est assez forte sur nos passereaux.
Relation avec l’Homme
Très commune, la mésange charbonnière s’est habituée à côtoyer les hommes. Nous apprécions également sa présence et l’attirons dans nos jardins en plaçant des mangeoires et des nichoirs, car en plus d’être une excellente chanteuse, la mésange charbonnière peut se montrer très utile dans la lutte contre certaines espèces, notamment les chenilles processionnaires du chêne. Une étude néerlandaise a même prouvé que l’oiseau parvenait à faire chuter le nombre de ces nuisibles de plus de 80 %.
Saviez-vous que…
- la mésange charbonnière était capable de produire une quarantaine de notes différentes ? Même les meilleures chanteuses rougiraient devant sa performance !
- la mésange charbonnière avait un petit côté zombie ? Une étude publiée dans Current Biology révèle que ces dernières années, des gobemouches noirs arrivent plus tôt d’Afrique suite au changement climatique, ce qui coïncide avec la période de nidification des mésanges charbonnières et crée une compétition pour les nids. Quand les mésanges sont poussées à bout, elles ouvrent le crâne de leurs rivaux… et dévorent leur cerveau. Beurk !
- La mésange charbonnière avait modifié son chant pour couvrir les bruits du trafic ? Dans les villes, les mâles ont développé un chant plus aigu. Problème : les femelles trouvent les voix graves plus séduisantes. Un vrai dilemme ! Selon une étude de l’université d’Anvers, la variété de son chant dépend également de la pollution de l’habitat des mésanges : plus il est pollué, moins les notes seront variées.
- la mésange charbonnière pouvait atteindre 15 ans dans de bonnes conditions ? Malheureusement, la majorité des oiseaux meurent bien avant d’avoir cet âge canonique.