Lézard vivipare
En mesurant moins de 20 cm, pas étonnant que le lézard vivipare soit notre plus petit lézard ! Il est aussi assez répandu grâce aux nombreux milieux qu’il fréquente.
Reconnaître le lézard vivipare
(Zootoca vivpara)
Il n’est pas toujours facile de différencier un lézard d’un autre pour les non-initiés, mais il est possible de reconnaître notre lézard vivipare. Voici à quoi prêter attention :
- il mesure entre 11 et 18 cm queue comprise
- il présente une coloration qui va du gris au rougeâtre en passant par le brun
- les juvéniles vont du brun foncé au noir
- son corps trapu présente des motifs variables (taches disposées en lignes ou non)
- les femelles ont souvent une ligne vertébrale foncée
- les mâles ont un ventre orangé
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Notre lézard vivipare chasse toutes sortes d’invertébrés : insectes, araignées, mollusques, vers… Il a besoin de 0,5 gramme de nourriture par jour pour subsister.
Habitat
Même si les lézards sont connus pour aimer le soleil, notre lézard vivipare ne se laisse pas impressionner par des températures plus fraiches. Il apprécie de nombreux habitats différents, mais a tout de même une exigence : l’eau doit être présente. Prés humides, lisières, bords de mares, landes, tourbières, carrières, bords de chemins de fer… Il ne recule devant rien ! Il aime aussi le bois mort sur lequel il peut se poster pour prendre un bain de soleil. Vers le mois d’octobre, le lézard vivipare cherche un refuge pour y passer l’hiver.
Comme il est peu pointilleux, le lézard vivipare est assez commun dans notre pays, et particulièrement au sud du sillon Sambre-et-Meuse.
Le lézard vivipare et l’amour
Notre petit lézard sort de son hivernation en mars et s’accouple vers les mois d’avril ou mai. Les mâles ont tendance à se reproduire avec plusieurs partenaires, et les femelles s’accouplent elles aussi plusieurs fois, parfois avec des mâles différents. Pas vraiment romantique !
Contrairement au lézard des murailles ou au lézard des souches, le lézard vivipare ne pond pas d’œufs. Comme son nom l’indique, la femelle donne naissance à des petits déjà formés entourés d’une membrane, car les œufs se sont développés à l’intérieur de son corps pendant environ trois mois. Ils représentent d’ailleurs plus de la moitié de son poids ! Maman donne naissance à 3 à 8 petits autonomes en été (juillet-août). Comme ils doivent se débrouiller seuls dès leur plus jeune âge, la mortalité est assez haute, et ils ne se reproduiront qu’à partir de leur troisième année.
Relation avec l’homme
Même s’il n’est pas menacé à l’échelle nationale, le lézard vivipare est en régression au nord du sillon Sambre-et-Meuse, au centre du pays et sur le plateau de Herve. En cause ? Le reboisement des landes –particulièrement avec des résineux, le drainage des zones humides, l’agriculture et la sylviculture intensives et l’urbanisation.
Malheureusement pour le lézard vivipare, il fait aussi partie des proies communes à de nombreuses espèces comme les faisans, les vipères, les corvidés, les rapaces ou les prédateurs carnivores, notamment les chats.
Saviez-vous que…
- le lézard vivipare était capable de survivre jusqu’à 350 km au nord du cercle polaire, ce qui en fait une exception parmi les reptiles ?
- le lézard vivipare était le reptile avec la plus grande zone de répartition au monde ? Il se retrouve depuis l’Irlande jusqu’au Japon.
- le lézard vivipare n’était pas un grand migrateur ? Il ne s’éloigne généralement pas de plus de quelques centaines de mètres de son lieu de naissance et peut partager son « domaine » avec d’autres individus, car il est peu territorial.
- la nature timide du lézard vivipare le rendait plutôt difficile à observer ? Vous le rencontrerez plus souvent quand il se réchauffe au soleil au printemps. En cas de danger, le lézard vivipare privilégie la fuite et peut se débarrasser d’une partie de sa queue à l’instar des autres lézards.