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Grue cendrée

La migration des grues dans l'est de la Belgique représente l'évènement incontournable pour les ornithologues amateurs. Au cours de leur voyage depuis le grand nord vers la Méditerranée et retour, des dizaines de milliers d'entre elles traversent nos Cantons de l'Est. Parfois, ces oiseaux majestueux prennent le temps de se poser pour se reposer. En 2021, deux oisillons sont nés dans la vallée du Zwarte Beek : il s'agit du premier cas avéré de nidification en Belgique.

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Reconnaître la grue cendrée

Grus grus

Les grues ne peuvent être vues dans notre pays que pendant une courte période chaque année, lorsqu'elles migrent. Vous pourrez les admirer en automne (fin octobre/début novembre) et au printemps (fin février/début mars). Suivez leur progression sur cette page Facebook. Les reconnaître n'est pas si difficile:

  • 95 à 120 cm de hauteur - plus grande que la cigogne !
  • envergure 180-220 cm d'un bout d'aile à l'autre
  • corps bleu-gris
  • ailes comptant beaucoup de plumes, partiellement noires qui donnent l'impression d'une queue "gonflée" au repos
  • cou et tête noirs et blancs, avec une tache rouge (sans plumes) à l'arrière de la tête
  • bec clair et pattes noires
  • cou et pattes tendus en vol, souvent en formation en V mais pas toujours
  • cri qui ressemble à une trompette
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Pendant la majeure partie de l'année, la grue consomme principalement de la matière végétale, y compris des glands, mais aussi des résidus de récolte comme du maïs. Pendant la saison de reproduction, elle se nourrit également d'insectes, d'amphibiens et même de petits mammifères. Une vraie omnivore en quelque sorte ! Cependant, on peut difficilement parler de « chasse » : l'oiseau majestueux se promène tranquillement tout en scrutant le sol à la recherche de friandises.

Habitat

Seules des grues migratrices passeront par notre pays, surtout à l'est du territoire. Des milliers, voire des dizaines de milliers d'oiseaux empruntent cette « route migratoire des grues de l'Ouest », l'une des trois routes qui traversent l'Europe.

Avant le début de leur migration, les oiseaux se rassemblent dans le sud de la Suède - à chaque fois autour des mêmes lacs. De là, ils survolent l'Allemagne jusqu'à l'est de la Belgique où ils font parfois une escale pour « faire le plein ». Principalement dans les Hautes Fagnes et dans la vallée de la Semois.

Elles se rendent ensuite en Champagne en France,. Il arrive que l'on compte près de 80 000 oiseaux en même temps au Lac du Der. Certains oiseaux décident même d'y rester si l'hiver est doux. Les autres poursuivent leur route vers la mer Méditerranée. La majorité hiverne en grands groupes en Estrémadure en Espagne, certains s'envolent plus loin vers le Maroc.

Lorsque le soleil commence à réchauffer leur lieu d'hivernage, généralement à la mi-février, les grues reviennent vers leur aire de reproduction. Le voyage retour est souvent beaucoup plus rapide que le voyage aller car elles veulent être les premières à atteindre les meilleurs endroits. Les aires de reproduction des grues s'étendent du nord-est de l'Europe au nord de la Chine en passant par la Sibérie. Au sud, elles peuvent s'étendre jusqu'au Caucase et à la Turquie. Aux Pays-Bas, un petit nombre de grues se reproduisent dans l'extrême nord, à la frontière entre la Frise et la Drenthe. Les couples reproducteurs les plus au sud ne migrent pas pour hiberner. En 2021, la vallée du Zwarte Beek (Limbourg) a accueilli son premier couple nicheur, qui a donné naissance à deux petits le 30 avril dernier. Les jeunes grues cendrées devraient être capables de s'envoler durant le mois de juillet.

Grues cendrées sur leur lieu d'hivernage
Grues cendrées sur leur lieu d'hivernage

La grue cendrée et l'amour

Les grues restent souvent ensemble toute leur vie, mais elles se courtisent chaque année de manière spectaculaire. Ces oiseaux élancés mais imposants "dansent" les uns avec les autres en faisant entendre leur voix pour renforcer leur lien et préfigurer le jeu de l'amour. Ils déploient leurs ailes, exécutent des pirouettes et sautent à plusieurs mètres de hauteur au cours d'un ballet stupéfiant. Il est parfois possible d'observer ce spectacle chez nous mais c'est très rare.

Les grues font leur nid à même le sol ou sur une sorte d' « île » en eau peu profonde, de préférence dans les prairies humides, les forêts claires à feuillage caduc (des carr) ou dans les zones de (hautes) tourbières (tourbière ombrotrophe). Leur nid se compose d'une construction impressionnante de brindilles et de feuilles. La femelle pond généralement deux œufs qui éclosent après un mois. Les poussins sortent presque immédiatement du nid avec leurs parents. C'est aussi la période pendant laquelle les parents muent et ne peuvent temporairement - tout comme leur progéniture - pas voler. Après quelques semaines, les plumes de leurs ailes ont complètement repoussé.

Neuf semaines après la naissance, les jeunes savent voler sur de courtes distances. Ils ont ensuite un peu de temps pour mettre leurs compétences à niveau avant de se lancer dans le grand voyage. Les jeunes ne sont sexuellement matures qu'après 3 à 6 ans. D'ici là, ils effectueront des allers-retours et exploreront leur future zone de reproduction.

 

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Saviez-vous que la grue cendrée...

  • a une zone chauve sur la tête ? Une tache rouge vif sur laquelle aucune plume ne pousse.
  • peut fendre l'air à 50 voire 90 km/h pendant sa migration ?
  • part de plus en plus tôt vers les zones de reproduction ? Une conséquence directe du réchauffement climatique !