Pourquoi certains arbres perdent-ils plus vite leurs feuilles ?
La plupart d’entre nous associent l’automne à de longues promenades dans les bois sur un tapis de feuilles mortes. Cette année, les feuilles sont déjà tombées en août à cause de la sécheresse. Quels sont les autres facteurs qui accélèrent leur chute ? Que signifie ce phénomène pour la météo et le climat ? Notre Nature a mené l’enquête.
« En octobre, c'est le vent qui mène les feuilles au champ ». Ce dicton nous rappelle que l’automne et la chute des feuilles vont de pair avec des températures plus fraîches. En général, cette affirmation est exacte. Quand les températures baissent drastiquement, le processus de coloration des feuilles commence plus tôt, se déroule plus rapidement et est surtout visible sur les essences telles que le bouleau, le hêtre, le chêne et l’érable.
Au cours de l’automne, le temps est généralement plus froid et les jours raccourcissent. Le manque de lumière naturelle est la cause principale de la chute des feuilles. Le soleil est une source d’alimentation pour nos arbres. Au fur et à mesure que les heures d’ensoleillement diminuent, les arbres n’ont plus assez d’énergie pour maintenir leur couleur verte et se mettent par conséquent en mode hiver. Ils retirent donc toute l’énergie de leurs feuilles pour constituer leur réserve interne et synthétisent de l’acide abscissique, formant alors une couche dite « d’abscission » entre les branches et les pétioles. Grâce à ce processus, la sève ne peut plus arriver jusqu’aux feuilles et celles-ci prennent alors d’autres teintes : du vert au jaune puis à l’orange avant de passer au rouge et enfin au brun, nous offrant ainsi les belles couleurs de l’automne ! Elles finissent ensuite par tomber.
Stress hydrique et changement de couleur prématuré
L’eau permet évidemment la subsistance des arbres. L’été 2020 a malheureusement été l’un des plus secs de ces dernières années. Le phénomène appelé « stress hydrique » a provoqué la coloration orangée de nombreux arbres dès la mi-août. Afin de se protéger du dessèchement et a fortiori de la mort, ils se sont défaits de leurs feuilles.
Les plantes récoltent l’eau présente dans le sol grâce à leurs racines. L’humidité s’évapore dans l’air via les stomates, sortes de petits trous dans les feuilles. Ce processus est comparable à la sueur évacuée par un sportif qui boit beaucoup d’eau. Les températures basses empêchent les arbres d’accumuler facilement de l’humidité par leurs racines. Pour éviter de perdre plus de liquide qu’ils n’en accumulent, les arbres se débarrassent de leurs feuilles.
Le hêtre est l’un des arbres qui ressent le plus rapidement les effets de la sécheresse car son réseau racinaire se développe en surface. Une abondance de soleil direct peut également brûler ses feuilles et son écorce. Cette essence est particulièrement adaptée aux forêts et se plaît surtout dans les zones ombragées. Le tilleul change aussi très vite de teinte, à l’instar du bouleau blanc et du chêne pédonculé, qui perdent leurs feuilles suite à une période de sécheresse.
Conditions climatiques difficiles : l’une des causes de la chute des feuilles
Les conditions météorologiques jouent elles aussi un rôle dans ce processus. Le vent et la pluie l’accélèrent, précipitant la chute des feuilles. De plus, les arbres ne se parent pas tous de leurs couleurs automnales en même temps, et ne se dégarnissent pas tous au même moment. Le saule, le chêne, le hêtre et l’aulne conservent longtemps leur teinte verte. Si certaines essences perdent d’abord leurs feuilles externes, d’autres se dépouillent en partant de l’intérieur vers l’extérieur.
Si vous venez de ramasser les feuilles mortes de votre jardin ou sur votre terrasse et que d’autres menacent déjà de réduire à néant votre travail, jetez un œil au bulletin météo. Si l’on prévoit du vent, de la pluie ou qu’il va faire froid, rangez votre râteau et admirez plutôt le spectacle qui se déroule devant vos fenêtres.
