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Pommes de pin : distinguer les traces des écureuils, des pics et des becs-croisés

Si vous raffolez des pignons de pin dans les pâtes, le pesto ou en salade, vous comprendrez aisément pourquoi certains animaux se spécialisent dans le décorticage des pommes de pin. Eux aussi peuvent se goinfrer de mets raffinés ! Chaque espèce a sa propre manière de faire et chacune laisse des traces qui sont autant d'indices pour les détectives nature en hivernation.

Les pignons de pin sont bien cachés sous les écailles des cônes de conifères. Ils sont en plus protégés par une écorce dure ; les déguster demande donc une certaine habileté. Il suffit de s'essayer au décorticage pour comprendre pourquoi ces petites choses sont aussi chères ! Les pignons vendus en magasins ne sont de toute façon pas prélevés sur des arbres indigènes. Les palais délicats présentés dans cet article n'ont donc aucun souci à se faire : leurs friandises ne risquent pas d'atterrir dans notre cuisine.

L'écureuil : de gauche à droite (ou inversement)

Pour reconnaître facilement une pomme de pin rongée par un écureuil, il suffit de regarder ce qu'il reste des écailles. A première vue, ces petits rongeurs mangent... comme des cochons. Ils laissent derrière eux tout un tas de petits morceaux. Il est donc facile de distinguer leur passage par rapport à celui des campagnols et autres souris, qui dévorent la totalité des écailles. Si vous avez la chance d'assister à une démonstration live de décorticage par notre ami à queue touffue, vous pourrez constater qu'il procède toujours de la même manière.

L'écureuil affamé commence généralement à grignoter les pommes de pin par le bas en remontant petit à petit vers le sommet tout en les tournant rapidement, un peu comme nous ferions rôtir un poulet à la broche. Le sens de rotation varie mais ne change pas en cours de route : l'écureuil ira soit vers la gauche, soit vers la droite tout au long de son opération. A ce jour, aucune étude n'a pu déterminer si chaque écureuil avait un sens de rotation favori. En revanche, il est évident que la plupart d'entre eux ne terminent pas leur travail : le haut des pommes de pin n'est pas entièrement décortiqué. 

Pommes de pin rongées et écureuil dévorant une pomme de pin

Le pic : un travail habile

Si les rongeurs éliminent les écailles, les oiseaux utilisent quant à eux une technique bien différente : ils laissent le cône (plus ou moins) entier et retirent les graines. Il n'est pas rare de retrouver un amas de pommes de pin vidées au pied des conifères. Il s'agit alors très probablement du repère d'un pic : les morceaux d'écorce et les trous témoignent des efforts d'un pic épeiche pour ciseler sa trouvaille. Les écailles restent en place mais ont été endommagées par le travail acharné de l'oiseau visant à récupérer les pignons.

Une fois la pomme de pin vide, le pic la met de côté. Si vous tombez sur un cône évidé ainsi lors de vos promenades, vous pouvez être certain.e qu'un pic était à l’œuvre. Si l'oiseau revient avec un nouveau repas, il se heurtera à un problème de taille car son « atelier » n'est pas encore rangé ! Le pic va alors coincer sa nouvelle trouvaille entre son corps et l'arbre avant de se débarrasser de la pomme de pin évidée. Une manière de faire qui n'est pas des plus pratiques ! Pourtant, le nombre de « carcasses » au sol démontrent son habileté. Il ne faut jamais sous-estimer le cerveau des oiseaux !

Le travail d'un pic, pic épeiche et l'atelier d'un pic

Le bec-croisé des sapins : le summum de l'évolution

Le bec-croisé laisse aussi des restes derrière lui, mais ceux-ci sont plus éloignés du tronc car ils tombent directement de l'arbre. Cet oiseau particulier s'est spécialisé dans le décorticage des cônes et son bec s'est développé pour accomplir cette tâche. Les parties inférieure et supérieure de son bec se croisent. De plus, la partie inférieure peut bouger non seulement à la verticale, mais aussi de gauche à droite. 

Une fois son déjeuner sur la table, le bec-croisé insère le bout de son bec entre deux écailles. La partie inférieure va ouvrir l'écaille et la fendre en deux afin de dévoiler le trésor au sein de la pomme de pin. Ensuite, l'oiseau n'a plus qu'à récupérer la graine à l'aide de sa langue, même si le pignon n'est pas encore mûr. Résultat ? La pomme de pin semble avoir été vidée « proprement », contrairement au travail de décorticage plus brut du pic.

Bec-croisé et les traces de son passage

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