Pinson du nord
Migration automnale : quels oiseaux hivernent en Belgique ?
Si vous avez été attentifs ces derniers temps, vous avez probablement remarqué que la rédaction de Notre Nature n’avait qu’un sujet à la bouche – en plus du film qui sortira au cinéma ce 21 septembre : les oiseaux migrateurs. Si certains décident de nous quitter en automne, d’autres viennent passer des vacances paradisiaque sous nos cieux. Quels oiseaux pourriez-vous croiser uniquement en hiver ? Voici quelques exemples de nos invités saisonniers.
Le cygne chanteur
Vous connaissez certainement le cygne tuberculé, mais son cousin nordique est moins souvent signalé dans notre pays. Et à raison, car il ne nous rend visite qu’en hiver, entre la mi-novembre et le mois de mars. Dommage, car la parade amoureuse complexe de ces oiseaux aquatiques gracieux est un beau phénomène à observer, quoiqu’un peu bruyant. Le cygne chanteur est de constitution plus fine que le cygne tuberculé et se reconnaît surtout grâce à son bec jaune jusqu’aux narines et noir à son extrémité.
La grande aigrette
Si, comme nous, la grâce des échassiers vous fascine, ne manquez pas le passage hivernal des grandes aigrettes dans notre pays. Enfin… à quelques exceptions près, car les grandes aigrettes ont niché pour la première fois dans la réserve de Ploegstreet il y a déjà 10 ans ! Malgré cette tentative réussie, ces oiseaux sont plus fréquents lors de la saison froide. Pour les admirer, rendez-vous le long de l’eau, en particulier sur les berges des lacs et des marais, et cherchez des oiseaux semblables aux hérons entièrement blancs.
Le fuligule morillon
Rarement nicheur, ce canard plongeur au look particulier se rencontre surtout en hiver, période durant laquelle il quitte sa chère Scandinavie. Cependant, de plus en plus de couples semblent s’installer définitivement dans notre pays, preuve qu’ils sont capables de s’adapter à de nouveaux climats. À l’instar de la plupart des canards, les femelles sont brunes mais les mâles affichent toutes les nuances de noir et de blanc. Et surtout… leur tête est ornée d’une longue huppe. Qui a dit que la coupe mulet était ringarde ?
Le goéland marin
Direction l’eau salée cette fois pour accueillir la plus grande mouette du monde : le goéland marin. En 2004, une femelle célibataire a donné naissance à ses petits dans le port de Zeebrugge, mais cette nidification réussie était assez exceptionnelle. Si vous voulez augmenter vos chances de repérer le goéland marin, prévoyez plutôt une excursion hivernale à la côte, car c’est à ce moment que ces mouettes sont les plus nombreuses.
La grive litorne et la grive mauvis
Deux grives, deux physiques différents, mais une même habitude. Omnivores, ces deux oiseaux changent leur régime en fonction des saisons : des insectes protéinés en été, et des baies en hiver quand leurs proies se sont enterrées sous terre. Les grives litornes et mauvis se rassemblent en grands groupes dans les prairies ou les haies et peuvent même fréquenter les jardins. Si vous souhaitez les attirer, rien de plus simple : il vous suffit de disposer des morceaux de fruits ou de planter des arbres tels que des sorbiers, des argousiers ou du houx.
À gauche : une grive litorne et à droite : une grive mauvis. Toutes deux se repaissent de baies.
Le canard siffleur
S’il est vrai que notre pays abrite quelques couples nicheurs dont le succès reproducteur n’est plus à prouver, le canard siffleur se croise surtout en hiver. Il passe généralement la belle saison dans le nord de l’Europe et en Sibérie et se rend dans des régions au climat plus doux en hiver. Il fait d’ailleurs partie des hivernants les plus courants dans l’ouest de notre pays. Rare pour un canard : le mâle affiche lui aussi une tête brune.
Le busard Saint-Martin
Non, les oiseaux aquatiques et les passereaux ne sont pas les seuls à passer l’hiver sous nos latitudes. Le busard Saint-Martin est un rapace rare dans notre pays que vous aurez plus de chances de croiser pendant sa migration ou en hiver. Les deux sexes présentent un ventre blanchâtre, mais le dos de la femelle est brun tandis que celui du mâle présente une jolie teinte grise. Le busard Saint-Martin règne sur les champs et les prairies, à la recherche d’une souris ou d’un petit oiseau à se mettre sous la dent – ou plutôt dans le bec. Il plane à faible altitude pour facilement voir ses proies.
Le pinson du nord
Comme vous le devinez en voyant son nom, le pinson du nord est originaire des contrées septentrionales. Il nous rejoint seulement entre octobre et début avril. Il se différencie de notre pinson des arbres par ses couleurs : son ventre et ses épaules sont orangés (plus ternes chez la femelle). Mais quand vient le moment de séduire ces dames, les mâles se parent de teintes plus vives, arborant alors un beau capuchon noir et un ventre d’un orange encore plus vif. Malheureusement, nous ne pouvons pas l’admirer à notre guise, car ces petits passereaux sont déjà repartis dans leur région natale qui s’étend de la Scandinavie à la Mongolie.
Le pipit spioncelle
Une fois n’est pas coutume, ce passereau quitte les montagnes d’Europe centrale en hiver et privilégie les altitudes plus basses, n’hésitant pas à se déplacer vers le nord. Des milliers de pipits spioncelles arrivent dans nos milieux humides vers le mois d’octobre. Ces oiseaux puisent leur force dans leur nombre : plus le groupe est grand, plus ils se sentent en sécurité. C’est pourquoi ils migrent, se nourrissent, dorment et se cachent ensemble. Leur nom vient quant à lui tout simplement de leur chant, une succession de « pit pit pit » aigus et sonores.
Le garrot à œil d’or
Encore un canard du nord de l’Europe pour conclure cette liste. Comme son nom l’indique, le garrot à œil d’or possède des yeux dorés qui contrastent avec la tête vert foncé et les joues blanches du mâle. Quand il doit se nourrir, il plonge tête la première pour dénicher toutes sortes de petits animaux aquatiques.
