Les animaux sont-ils parfois ivres ?
« Être saoul comme une grive », dit le proverbe. Et cela se vérifie dans la réalité. Mais d’autres oiseaux peuvent aussi prétendre au titre pas si prestigieux d’oiseaux ivres… Santé !
Un vin chaud au marché de Noël, un cava pour fêter le Nouvel An, une dernière petite goutte pour clôturer le banquet… Il y a de bonnes chances que vous ayez arrosé les fêtes de fin d’année avec quelques verres. Peut-être même l’alcool a-t-il pris de la hauteur ? Et nous ne parlons pas ici d’éléphants roses, mais bien d’oiseaux mangeurs de fruits avec un verre (ou plutôt des baies) de trop dans le nez… euh, dans le bec !
Les oiseaux s’enivrent en mangeant trop de baies
C’est surtout parmi les oiseaux de la famille des grives et des étourneaux que vous avez le plus de chances d’être témoin d’ivresse publique. En été, ils mangent principalement des insectes, mais à partir de l’automne, ils passent aux fruits tels que le sorbier, le sureau, l’aubépine, le prunellier et l’argousier. Parfois, ils en mangent tellement que les baies commencent à fermenter dans leur estomac. Cette fermentation génère de l’alcool et rapidement, étourneau, merle noir, Grive musicienne, Grive litorne et Grive mauvis sont saouls.
On reconnaît immédiatement les oiseaux ivres : leurs mouvements sont moins bien coordonnés, ils réagissent plus lentement et le vol est difficile. Soit dit en passant, les (mal)chances de se faire attraper sont élevées pour ces oiseaux. Et nous ne parlons pas ici d’une patrouille de police aérienne, mais bien d’oiseaux de proie. En effet, avec des réflexes diminués, les volatiles alcoolisés risquent gros ! Et ce n’est pas parce qu’ils célèbrent que l’arrivée de l’été, mais parce que certaines baies commencent déjà à fermenter sur leurs buissons. Les oiseaux mangeurs de baies peuvent être de fins gourmets : ils mangent d’abord les baies qu’ils trouvent plus goûtues. Parfois, de nombreuses baies restent sur des plantes moins intéressantes. Ce n’est que lorsque l’hiver commence ou même plus tard que les oiseaux attaquent ses baies « moins attrayantes ». Entretemps, ces fruits ont vu leur taux d’alcool grimper via des processus de décomposition naturels.
Les oiseaux n’ont même pas besoin de manger un grand nombre de baies pour se saouler. En fonction de la dose ingurgitée, les oiseaux volent de manière chaotique, tombent carrément de leurs branches et se retrouvent même à végéter, à moitié dans les vapes, sous les buissons. Peu de recherches ont été menées sur l’ivresse animale, car le phénomène n’est que sporadique et imprévisible. Impossible de dire avec certitude si cette ivresse est également suivie d’une gueule de bois. Mais ils ont certainement besoin d’un peu de temps pour se remettre de leur excès… Hips !
