Le ver de terre, utile ou non ?
Ils n’éveillent pas toujours la sympathie et peuvent même représenter une vraie hantise pour les propriétaires de terrains de sport. Pourquoi les vers de terre peuvent-ils malgré tout être bénéfiques pour nos jardins ?
Et oui, même si ces petits invertébrés semblent totalement insignifiants, leur rôle dans la bonne santé de la terre est primordial ! Il est vrai qu’ils rejettent des turricules, ces espèces de petits tas de déjections plutôt inesthétiques, vous empêchant d’obtenir le gazon parfaitement lisse que vous espérez peut-être, mais c’est un petit prix à payer au vu des avantages que votre pelouse en retirera. À l’instar des taupes, l’un de leurs principaux prédateurs, les vers de terre aèrent et drainent le sol en le creusant, permettant à l’eau de s’y infiltrer plus facilement et de ne pas stagner. De plus, ils vont participer à la décomposition des déchets organiques, car ceux-ci forment la base de leur alimentation et se retrouvent enfouis dans les profondeurs de la terre au gré des travaux de nos vers. La terre ingérée sera quant à elle remontée à la surface et les vers régénèrent ainsi le sol en « inversant » les différentes couches de la terre.
Les lombrics mangent pratiquement l’équivalent de leur poids chaque jour ; pas étonnant que la quantité d’excréments produits soit si importante ! Ces turricules forment par ailleurs un engrais très riche pour les plantes, car ils contiennent la majorité des substances nécessaires à leur croissance, comme l’azote, le potassium ou encore le calcium. On estime qu’un mètre cube de terre abrite entre 50 et 150 lombrics, qui vont travailler avec acharnement. Et ils vont même plus loin : les vers seraient même capables de purifier l'eau. C'est du moins le pari fou que s'est lancé le projet européen INNOQUA, qui teste l'efficacité des lombrics et du zooplancton afin de proposer une alternative écologique pour les communautés rurales et reculées qui ne disposent pas d'eau potable. Comme les vers de terre dévorent les déchets organiques dans les sols et permettent d'en retirer certaines substances, des chercheurs ont donc eu l'idée de les intégrer à un filtre formé de copeaux de bois et de gravier et destiné à retenir les déchets présents dans l'eau. Des systèmes similaires sont déjà en application dans certaines stations d'épuration en France (et ailleurs dans le monde). Leur efficacité pour traiter les déchets n'est d'ailleurs plus à prouver au vu des lombricomposteurs qui s'imposent de plus en plus dans notre quotidien, et ce même dans les paysages urbains. Qui a dit que les vers de terre étaient répugnants et inutiles ?