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Yves Adams

Le mystérieux pelage du renard vu de près

Les renards présents sous nos latitudes (vulpes vulpes) sont reconnaissables dès le premier coup d’œil à leur fourrure rousse – et à la pointe blanche au bout de leur queue. Leurs cousins aux quatre coins du monde, quant à eux, revêtent parfois des teintes plus subtiles qui se fondent mieux dans leur environnement. Le renard polaire est par exemple immaculé pour pouvoir se fondre dans les paysages blancs, tandis que le fennec a un manteau couleur de sable pour les mêmes raisons. Quels secrets cache le superbe pelage roux de notre goupil ?

Tout est question de variations

A l'instar des humains, la couleur des poils du renard est créée par un pigment, la mélanine. Quand la fourrure pousse, la mélanine se répand sur tous les poils, et l'association entre pigments plus clairs et plus foncés détermine la couleur finale du pelage. Notre renard semble avoir un poil assez uniforme, mais rien n'est moins vrai ! Si l'on observe ses poils de plus près, on constate rapidement qu'au milieu des poils roux sont disséminées des « bandes » noires, beige ou blanches. Elles peuvent être réparties en concentration différente dans la fourrure et donnent ainsi lieu à une grande variation de couleurs, du jaunâtre au rouge en passant par l'orange vif.

Roux vif et pourtant inaperçu

Ce pelage roux ou rouge ne ressort-il pas quand le renard chasse ? Un bois d'automne peut éventuellement le dissimuler aux regards, mais comment reste-t-il aussi discret dans une clairière à une saison où les feuilles sont toujours vertes ? Il ne faut pas oublier que les animaux ne voient pas tous le monde de la même manière que nous. Si nous nous mettons à la place d'un renard, le rouge et le vert ne sont pas si différents. De nombreux mammifères ont une vue moins développée et perçoivent un spectre des couleurs plus réduit.

En tant que trichromates, nous percevons trois longueurs d'ondes différentes : les courtes (rouge), les moyennes (jaune) et les longues (bleu). Les animaux dichromates ne disposent quant à eux que de deux récepteurs de couleurs, ou « cônes », et distinguent moins de couleurs. Concrètement, toutes les teintes situées entre le rouge et le vert ont une couleur vaguement jaunâtre. Résultat ? Le renard roux n'est donc pas si évident à apercevoir pour ses proies dans un bois. Il est comparable avec le tigre, très reconnaissable pour nos yeux humains, mais discret aux yeux de ses proies. De plus, le renard chasse principalement au crépuscule, où la couleur de sa fourrure n'a donc pas beaucoup d'importance.

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Yves Adams

La queue et son pinceau blanc

Comme vous le savez déjà, le renard n'est pas entièrement roux. Le dessous de ses pattes – les fameuses « chaussettes » – est brun foncé ou noir, tout comme l'arrière de ses grandes oreilles pointues. Souvent, sa queue comporte aussi des poils plus foncés. L'extrémité est quant à elle caractérisée par sa pointe blanche typique, comme si le renard avait trempé sa queue dans un pot de peinture blanche. Nous ne savons pas avec exactitude à quoi sert la couleur blanche de sa queue, mais il y a de grandes chances pour qu'elle aide le renard à suivre un de ses congénères dans la végétation dense quand la lumière est mauvaise. Comme une torche dans le noir ! Le renard présente aussi une sorte de bavette blanche qui descend depuis son museau sur toute sa poitrine et son ventre.

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Yves Adams

Une protection contre le temps

Le pelage du renard est constitué de plusieurs couches. Celle au plus près de sa peau consiste en un poil de bourre fin et court de couleur grise qui maintient la chaleur corporelle et isole l'animal des températures extérieures. La couche extérieure est formée de longs poils plus rêches, appelés « poils de jarre » qui sont imperméables et protègent le sous-poil de la météo. Ces poils rèches peuvent être plus ou moins longs à certains endroits du corps, comme sur la queue. Une troisième couche se situe entre les deux autres et est comparable aux poils de jarre, mais est plus fine et plus courte. Le pelage du renard est ainsi davantage protégé.

En hiver, les renards présents dans les régions plus septentrionales acquièrent un pelage hivernal plus épais pour affronter le froid. Ils parviennent donc à se réchauffer tout en marchant... A l'instar des chiens, les renards sont incapables de suer comme nous le faisons : leur peau ne produit pas de sueur pour rafraîchir leur corps. Pour pallier ce désagrément, la fourrure de leur tête, leurs oreilles et leurs pattes – ce qui représente environ 30 % de la surface de leur corps – est plus courte, afin qu'ils puissent évacuer la chaleur par ces zones, alors que leur gorge, leurs flancs et leur queue conservent tout de même la chaleur.

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Marc Baldwin - British Wildlife Centre

L'albinisme chez les renards

Saviez-vous qu'il existait des renards albinos ? Pratiquement toutes les espèces, humains compris, comportent des individus dont la peau ou les poils ne produisent pas assez de mélanine, voire pas du tout – même si l'albinisme est rarissime. La distinction avec un renard polaire à la fourrure blanche est évidente : les renards albinos ont un museau rose et des oreilles nues tout aussi roses, alors que le renard polaire possède un museau noir et l'intérieur de ses oreilles est paré de poils ; sa peau est aussi plus foncée. Les spécimens albinos peuvent mettre au monde des petits de couleur rousse.

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