Le changement d’heure, quels effets sur les animaux ?
Cette nuit, nous avons gagné une heure de sommeil. Un changement de rythme qui touche aussi les animaux.
Ce week-end, il est déjà temps de passer à l’heure d’hiver. Un peu plus de sommeil pour un peu moins de lumière. Un système remis en question depuis des années et qui est susceptible d’être un jour aboli par la Commission Européenne. Pour les chronobiologistes et les médecins spécialistes du sommeil, l’heure d’hiver est meilleure pour la santé, afin de rester le plus en phase avec le soleil.
En effet, le réglage de notre horloge biologique se fait par exposition à la lumière. Si on gardait toute l’année l’heure d’été, il serait notamment plus difficile pour notre corps de se lever alors qu’il fait encore nuit. Un dérèglement de notre fameuse horloge biologique peut augmenter les risques d’obésité, de dépression et d’anxiété. Le changement d’heure ne veut pas donc uniquement dire qu’il est temps de remonter votre montre, cela va bien plus loin.
Un chien confus, un chat grincheux
Si le changement d’heure à des effets sur notre quotidien, il n’est pas non plus sans conséquence pour les animaux. Les premiers touchés sont sans surprise nos animaux domestiques, comme les chiens et les chats ! Habitués à nos petites routines, ils sont réglés comme des pendules. Ils peuvent sentir lorsqu’il est l’heure de la promenade ou celle des croquettes. Eux aussi ont leur propre horloge biologique que l’on appelle également "rythme circadien". C’est donc ce qui définit l’alternance entre les phases de veille et celles de sommeil.
Lorsque les heures changent, ils peuvent donc être confus, troublés et grognons. Votre chien ne pourra pas comprendre pourquoi son pâté n’est pas toujours pas servi alors que dans sa tête, il est plus que temps pour son repas ! Ces modifications peuvent être ressenti à des degrés différents selon le caractère et le mode de vie de l’animal. Pour ne pas trop le déboussoler, le mieux est de prêter davantage d’attention à votre boule de poils et le préparer progressivement à ce changement. Quelques minutes chaque jour valent mieux qu’une heure en un coup.
L’impact de l’activité humaine
Tous les animaux proches des activités humaines pourront aussi ressentir des conséquences. Le secteur de l’élevage est donc impliqué. C’est notamment le cas des vaches qui sont habituées et conditionnées à être traites à des moments précis de la journée. Leur production de lait peut être affectée. En effet, une baisse de lactation est possible si le changement est trop brutal. Les éleveurs font particulièrement attention de décaler l’heure de la traite petit à petit.
Les veaux, aussi, peut voir son système digestif perturbé car l’heure du repas a été modifiée. S’ils tètent plus tard, ils auront encore plus faim et vont donc trop manger. Et à l’inverse, s’ils tètent plus tôt, ils ont moins faim et cela va perturber leur croissance.
Les animaux présents dans les zoos aussi vont aussi changer leurs comportements suite à ces nouveaux horaires. Certains d’entre eux vont être beaucoup plus stressés car les visiteurs ne déambuleront plus aux mêmes heures, les sorties dans leurs enclos sont retardées, tout comme les soins ou les repas.
Le sauvetage de l’heure d’été
Lorsque nous passons à l’heure d’hiver, nous rentrons du travail lorsque la nuit est déjà tombée. En France, dans les trois mois qui suivent de ce changement, on observe un pic d’accidentalité et de mortalité sur la route. Si les piétons sont les premières victimes, les animaux peuvent aussi être touchés, comme par exemple les sangliers ou les chevreuils qui ne peuvent pas anticiper ces modifications. Les oiseaux nocturnes comme les hiboux et chouettes, seront eux aussi victimes de collision avec des véhicules.
Selon une étude australienne, le passage à l’heure d’été peut donc être bénéfique pour les animaux sauvages, surtout pour ceux actifs durant la nuit. « Pendant les périodes de l'année où il y avait beaucoup de lumière, il y avait moins d'incidents. Pendant les périodes de l'année où il y avait plus d'obscurité, en hiver, ce qui signifie plus de gens qui conduisent la nuit, c'est à ce moment-là qu’il y a plus d'incidents avec des voitures et des animaux sauvages », observe le biologiste Robbie S.Wilson. Les différents scientifiques impliqués dans l’étude plaident pour une modification des comportements humains pour protéger la vie sauvage. L'inverse étant évidemment beaucoup plus compliqué.