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Encore 6 mois pour un documentaire sur la nature en 7 épisodes

Depuis mars 2019, les deux équipes de tournage de Notre Nature se déploient sur le terrain quasiment sans interruption. Maintenant que 2021 est là, elles entament le sprint final ! En effet, nos caméras ont jusqu'au 30 juin pour filmer les pièces manquantes du puzzle. Pourquoi cela prend-il si longtemps ? Tournons-nous vers la productrice Line Leeters et le rédacteur en chef Joost Tack.

Notre nature ne se laisse pas diriger

Le grand défi dans la réalisation d'un documentaire sur la nature est de rassembler suffisamment d'images pour raconter une histoire passionnante. Et bien sûr, cela ne se passe pas toujours comme prévu. Joost nous en parle : « Nous partons d'un scénario pré-établi, dans lequel tous les plans nécessaires sont décrits. Mais sur le terrain, nous devons nous contenter de ce que la nature veut bien nous offrir et nous n'obtenons pas forcément le plan imaginé au départ. On regarde donc toutes les images qui ont déjà été prises, on fait des montages approximatifs des scènes décrites dans le scénario puis on liste les plans qui manquent encore pour terminer l'histoire. »

Tout cela semble évident et sous contrôle, mais en réalité c'est un travail particulièrement audacieux d'après Line : « Nos équipes ont déjà réalisé environ 600 jours de tournage, soit 15 000 minutes ou 250 heures. De toute cette beauté, seules 7 x 45 minutes (315 minutes au total) finiront à l'écran. Autrement dit, 97,9% du matériel finira à la poubelle. Rien que le visionnage de toutes ces images va nous occuper encore un bon moment ! »

Le chat sauvage nous fait le plus beau des cadeaux

En ce moment, les équipes de tournage profitent d'une pause hivernale bien méritée. Elles se lanceront dans la dernière ligne droite à partir de février. Line : « Entre février et fin juin, nous aurons la possibilité de couvrir trois saisons supplémentaires. La fin de l'hiver, avec, espérons-le, quelques jours de neige, le printemps où la nature est souvent la plus spectaculaire et la première partie de l'été avec ses paysages étonnants. L'intention est de filmer avec un maximum d'efficacité tout ce qui nous manque encore. Il arrive aussi souvent que d'autres histoires intéressantes et inattendues se présentent à nous. On doit alors réorganiser les scènes, voire les réécrire. »

L'une des plus grandes surprises de l'année passée, selon Joost, est l'irruption d'un chat sauvage dans le scénario : « Comme c'est un animal très timide, on supposait qu'il se contenterait de passer près de la caméra puis continuerait son petit bonhomme de chemin. Nous utiliserions ensuite cette image dans l'une des histoires sur les autres animaux. Mais en filmant une famille de castors, nos cameramen repéraient ce chat sauvage tous les soirs depuis leur voiture. Cela semblait trop beau pour être vrai ! De manière totalement inattendue, ils ont réussi à illustrer magnifiquement la chasse de cet animal rare. Et voilà le chat sauvage tout à coup inclus dans la liste des 90 acteurs principaux de Notre Nature !

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Dernière chance pour la grenouille des champs

Dans d'autres régions, l'équipe a moins de chance. Dans le cas de la grenouille des champs ou grenouille oxyrhine, il s'agit même d'une véritable catastrophe écologique. Joost : « Nous voulons vraiment montrer le comportement d'accouplement de la grenouille des champs. C'est très spectaculaire car les mâles deviennent bleus pendant quelques jours. Mais l'animal est très rare et a souffert de la sécheresse de ces dernières années. Le nombre d'accouplements a chuté de plus de 90% à certains endroits. Deux tentatives infructueuses n'ont conduit à la capture d'aucune image de cet amphibien. Si nous n'en filmons pas cette année, il n'y aura malheureusement pas de grenouille bleue dans notre série documentaire. »

Heureusement, la plupart des autres stars du documentaire ont pu être filmées. Line : « Il s'agit maintenant d'ajouter les dernières pièces du puzzle à l'ensemble. De magnifiques images de la salamandre tachetée ont déjà été réalisées. Mais un plan manque toujours : le moment où elle dépose des larves, filmées sous la surface de l'eau. Si nous parvenons encore à filmer ça, cela rendra l'histoire vraiment plus forte.

Encore un peu de patience… jusqu'en 2022

Le tournage se terminera fin juin, mais il faudra attendre le printemps suivant pour voir la série Notre Nature sur RTL-TVI. « Jusqu'à présent, le montage a déjà duré environ 200 jours et 180 jours supplémentaires sont prévus », nous explique Line. « En plus de la partie vidéo, nous devons désormais nous concentrer pleinement sur l'audio. Une musique sera composée pour la version finale, les textes doivent être enregistrés et notre ingénieur du son doit se rendre dans la nature pour en enregistrer les bruits, chose impossible pendant le tournage. Nos cameramen sont souvent trop loin de l'action. Et en Belgique, il y a toujours des sons ambiants qui perturbent la prise de sons directe : un avion, un train ou une voiture n'est jamais loin ! »

« Cette pollution sonore est bien sûr une réalité que nous ne pouvons ignorer, mais pour préserver la magie de la série documentaire, nous avons besoin de sons purs, nous explique Joost. Nous pouvons les obtenir à partir de bases de données, mais nous ne les trouvons bien souvent que sur le terrain. Nous avons récemment entendu parler d'un grand rassemblement qui a eu lieu à Louvain. Un énorme groupe de mouettes se rassemble tous les soirs sur le toit de la gare pour rejoindre ensuite leur lieu de couchage en ville. Une scène sensationnelle que nous avons filmée avec quatre caméras simultanément. Pour que la scène soit complète, notre ingénieur du son s'est installé sur le toit de l'hôtel Ibis pour enregistrer la combinaison unique des bruits de la ville, des trains et les cris si particuliers des mouettes présentes. »

Meeuwen verzamelen op het station van Leuven
Meeuwen verzamelen op het station van Leuven

Autres coups d'œil dans les coulisses

Sept épisodes de 45 minutes, ce sont 7 superbes films sur la nature qui viendront à votre rencontre en 2022. Si vous souhaitez vivre ce processus de près, continuez à suivre Notre Nature via Facebook et Instagram ou abonnez-vous à notre newsletter. Dans la série Le Vlog de Pim, notre caméraman vous convie à l'aventure. Il vous propose aussi dans son livre (en néerlandais) d'autres histoires palpitantes.

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