Avec carte et boussole jusqu'au Tombeau du Géant
Aujourd'hui, grâce aux nombreux chemins de randonnée, notre nature belge n'a jamais été aussi accessible. Les sentiers sont parfaitement entretenus ; nœuds, poteaux, codes couleurs et autres panneaux vous guident en un instant vers les points de vue les plus époustouflants. Un tel luxe, nous sommes gâtés ! Mais l'aventurier en moi a besoin de quelque chose de nouveau, de différent, de fou ! Et si pour une fois, on ne suivait pas les itinéraires tout tracés ? Pour me lancer dans l'aventure, je pars avec ma sœur, une bonne vieille carte en papier et une boussole vieille de 30 ans. En avant vers la région de Rochehaut - Botassart pour redécouvrir nos Ardennes !
Marcher avec une carte topographique
Un topo quoi ?! Parce que des applications comme Google Maps et Waze existent, nous ne sommes plus habitués à trouver notre chemin nous-mêmes. Quand j'étais scout, il m'est arrivé de mettre la main sur une carte du staff mais en général, je préférais laisser aux autres le soin de déchiffrer la carte. Aujourd'hui, cela va changer !
Maintenant que j'en ai enfin une entre les mains, je considère cette carte topographique comme l'outil m'offrant réellement le plus d'infos utiles. Aucune autre source d'info ne lui "arrive à la cheville". En plus des routes et des sentiers, on y trouve aussi les différents types de terrain (bâtiments, forêts, prairies...), les frontières (naturelles ou administratives), certaines caractéristiques naturelles (rivières, sources...) et le relief. En tant que randonneurs amateurs, nous trouvons surtout l'indication des altitudes très utile. A nous de choisir si on préfère court et pentu ou plus long mais plus plat...
Si on compare l'expérience à une promenade sur chemins balisés, il faut admettre que la lecture d'une carte demande plus d'attention et de concentration. Mais à la fin, c'est comme apprendre à faire du vélo: cela nécessite d'abord un peu d'entraînement, un peu beaucoup même mais une fois que le principe est assimilé, c'est parti. Et pas de doute : la deuxième journée de marche était beaucoup plus fluide et facile que la première.
Cela dit, ce n'est pas une très bonne idée de s'aventurer dans la nature avec une carte topographique sans préparation. Des nombreux détails peuvent poser problème voire désorienter le promeneur débutant. Il est préférable par exemple de garder votre carte toujours à portée de main. Je me considère toujours comme un amateur, mais avec ce morceau de papier plié dans ma main, je gagne naturellement en confiance (bien que je me sois quand même trompé de chemin!).
De quoi perdre le nord
Heureusement, s'il nous arrive de vraiment perdre le nord à un moment et que notre système GPS interne est en rade, il y a toujours notre vieille boussole pour nous ramener sur le droit chemin. Avant de l'utiliser, il est important que les aiguilles de la boussole tournent librement. Pour le vérifier, vous avez besoin d'une surface plane (comme votre main, un banc ou le sol). Une fois que vous avez trouvé le nord, alignez la carte avec la boussole. Vous pourrez ainsi mieux évaluer les passages difficiles sur la carte.
Vous pouvez également progresser uniquement à la boussole, pour atteindre un point spécifique sur la carte par exemple. Pas si simple en fait puisqu'il faut tenir compte de plusieurs éléments dont la flèche de direction de votre boussole (chez moi, elle est intégrée dans le couvercle), l'aiguille magnétique, la position du nord, etc. Pour plus d'infos sur les azimuts et l'orientation "pure boussole", n'hésitez pas à fouiller sur Google. En ce qui nous concerne, nous n'avions pas vraiment l'intention de quitter les principaux sentiers. Quelques centaines de mètres d'azimut à peine, à travers une grande prairie, mais même cela s'est avéré être un défi majeur !
Conseils pour le navigateur novice
La lecture de la carte a finalement été un succès, mais la boussole, c'est pas gagné ! Ma sœur et moi avons fini par suivre un itinéraire pédestre et un chemin cartographié. Mais c'est clairement sur les portions de parcours hors chemins balisés que nous nous sommes le plus amusés. On a sauté sur les rochers de la Semois, une grenouille a bondi sur ma chaussure, nous avons repéré deux hérons et nous avons pique-niqué sur la rive au lieu dit du Tombeau du Géant, une curieuse colline dans un méandre de la Semois. Les itinéraires de randonnée étaient certes aussi beaux (peut-être même plus beaux), mais aussi plus encombrés, ils ont donc perdu un peu de leur charme à mes yeux.
Mon conseil de débutant à débutant ? Commencez modeste et facile. Dessinez un itinéraire d'environ cinq kilomètres commençant et se terminant au même endroit et évoluez lentement. Gardez un raisonnement logique et ne vous rendez pas la tâche trop difficile. En marchant le long d'une rivière, vous avez moins de chances de vous tromper, mais (surtout dans les Ardennes) vous devez aussi compter sur les nombreuses variations d'altitude. Mon dernier conseil ? Osez vous perdre ! Se perdre n'est pas forcément une catastrophe. Et croyez-moi, vous vous en souviendrez longtemps !