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Les femmes et l’ornithologie : comment je suis devenue une vraie « Tourterelle »

L’époque où ceux qui observaient les oiseaux étaient considérés comme marginaux et ennuyeux est bel et bien révolue. En 2019, avoir « l’ornithologie » comme hobby vous rapporte pas mal de points sur l’indice hipster ! Et non, ce n’est pas une activité réservée aux hommes. J’ai eu l’occasion d’accompagner le seul groupe de Flandre passionné d’ornithologie composé exclusivement de femmes : les Tourterelles (Dé Duifkes).

Avant de partir, j’ai jeté un œil à la liste des choses à emporter sur la page Facebook du groupe : mes jumelles (check), ma bonne humeur (check) et des vêtements en fonction de la météo (check). Cela dit, cette recommandation vestimentaire m’a immédiatement posé un premier dilemme : que porte l’ornithologue moderne ? Dois-je privilégier le fonctionnel (mon manteau d’hiver le plus chaud est orange vif) ou préférer la sécurité (une couleur « neutre » pour ne pas effrayer les oiseaux) ? J’ai finalement préféré avoir froid que de passer pour un amateur auprès de mes compagnes d’un jour.

Girls and their toys

Le point de rendez-vous était fixé dans la réserve naturelle De Blankaart à Dixmude. En cours de route, je me suis demandé comment j’allais reconnaître le groupe, mais en entrant dans le parking, cette préoccupation s’est avérée totalement inutile. En effet, les Tourterelles sont aisément reconnaissables, regroupées qu’elles sont et toutes munies de jumelles, de télescopes et d’appareils photos avec objectifs géants. Apparemment, les filles aussi aiment les jouets coûteux ! Mes soucis vestimentaires n’étaient d’ailleurs pas fondés : aucun imprimé de camouflage vert kaki, les vêtements d’extérieur à la mode prédominaient.

Pas besoin de se taire

Après l’arrêt sanitaire obligatoire, le groupe s’est mis en branle sous la direction experte de la guide occasionnelle/Tourterelle Karina De Blankaart. Je m’étais préparé à une promenade dans le calme, avec tout au plus quelques chuchotements, mais cette idée préconçue a fait long feu. En cours de route, beaucoup de discussions sur les oiseaux et sur la bucketlist, ceux à ne manquer sous aucun prétexte (le pic noir !), sur le sens ou non d’avoir une liste d’oiseaux (des trouvailles rares doivent être signalées) et sur la différence entre les ornithologues amateurs masculins et féminins (les hommes sont souvent plus compétitifs).

Maîtriser les classiques…

Nous nous sommes d’abord arrêtés à l’hôtel à insectes et à la mangeoire près de l’accueil. Nous avons attendu que les premiers invités « communs » comme la mésange charbonnière et la mésange bleue arrivent. Tourterelle Sien a précisé la différence entre les deux aux nouveaux du groupe. Nous avons pu utiliser l’un des télescopes. Une sittelle hochepot s’est présentée à plusieurs reprises, une « première » pour certains participants.

Canard à volonté

Nous sommes passés à la première cabane d’observation, d’où nous avions une belle vue sur le vaste étang de la réserve naturelle. Le groupe des Tourterelles s’installe sur les bancs, jumelles et télescopes prêts à l’action. Ici non plus, pas question d’interdire de parler : les caractéristiques de chaque espèce repérée sont nommées avec soin. Le guide ornithologique nous a fourni des explications nous permettant de reconnaître les différentes espèces de canards. Le canard colvert avec ses mâles à tête verte, le canard siffleur avec sa tête marron et son cri étonnant et le canard souchet avec son bec en forme de spatule pour mieux « filtrer » l’eau.

Les oiseaux de proie comme cerise sur le gâteau

Depuis l’affût, nous avons vu un faucon pèlerin au loin – visible uniquement avec des jumelles et au téléobjectif. Le grand respect avec lequel les gens parlaient de l’oiseau trahissait le statut particulier dont bénéficient les oiseaux de proie auprès des ornithologues amateurs. Il a fallu attendre de gagner la cabane d’observation suivante pour pouvoir observer une buse des roseaux. Son passage s’est vu agrémenter de nombreux « oooohs » et « aaaahs » admiratifs. Selon Karina, ce rapace mérite cette attention supplémentaire parce que la présence humaine a eu tendance à faire fuir les buses. Heureusement, leur nombre semble à nouveau en hausse.

Un moment de détente photogénique

Pour terminer la journée en beauté, nous nous sommes tous assis sur les escaliers du centre d’accueil — aussi appelé « le château » — pour une séance photo. Puis, un petit verre ! Après avoir observé la faune locale, la Tourterelle a soif ! Lorsqu’on leur demande pourquoi elles aiment tant observer les oiseaux, chaque Tourterelle a une réponse différente. « Sortir plus souvent », « Parce que c’est une activité paisible », « Pour donner une raison de sortie dans la nature à mes enfants », « Pour faire de beaux dessins », etc.

Groepsfoto Duifkes

Envie de sortir vous aussi avec les Tourterelles ?

Vous voulez à votre tour devenir une Tourterelle ? C’est possible ! Tout le monde est invité à devenir membre de leur page Facebook. Un événement y est partagé chaque mois. Les activités ont lieu dans tout le pays et les inscriptions sont ouvertes à tous. En fait : à toutes les femmes. Pour cette fois, les hommes peuvent rester bien au chaud à la maison. Ou aller observer les oiseaux de leur côté bien sûr !

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