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Yves Adams

Lézard des souches

Notre plus grand lézard est aussi le plus coloré ! Au printemps et en été, ces messieurs se parent de magnifiques teintes vertes sur les flancs afin de ressortir du lot.

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Reconnaître le lézard des souches

(Lacerta agilis)

Impossible de confondre le mâle avec l’un de ses cousins au printemps et en été. Pour séduire ces dames, ses flancs se teintent de vert. Par contre, la femelle est plus difficile à différencier des autres lézards :

  • il mesure entre 18 et 22 cm mais peut même atteindre 27 cm queue comprise
  • il est robuste et possède une tête épaisse surmontant un cou large
  • ses pattes sont courtes
  • il présente généralement des ocelles blancs entourées de noir ou de brun sur les flancs, ce qui aide à différencier les femelles et les juvéniles des autres lézards
  • pendant la période de reproduction, les flancs du mâle sont vert vif
  • les femelles et les juvéniles sont très différents et revêtent plutôt une teinte brune mais leur couleur et leurs motifs sont assez variables
  • leur dos (mâles, femelles et juvéniles) est sombre et souvent orné d’une ligne vertébraleplus claire et/ou de traits clairs qui bordent les taches sombres
Juvénile
Rollin Verlinde
Juvénile

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Ce qui fait saliver notre beau lézard, ce sont les invertébrés en tout genre : coléoptères, araignées, vers de terre, criquets, sauterelles, cloportes, papillons…  De nature diurne, il se chauffe au soleil avant de partir en chasse.

Habitat

À l’instar de ses congénères, il adore se chauffer au soleil et a donc besoin que son lieu de vie compte du bois mort, des rochers, des zones dénuées de végétation etc. mais aussi des refuges pour se dissimuler en cas de danger ou quand le soleil est trop fort avec de la végétation plus dense (genêts, callunes). Il recherche également des endroits bien isolés et drainés pour passer l’hiver au chaud. Comme les autres animaux à sang froid, il ne peut pas réguler sa température corporelle et hiberne donc de septembre-octobre à la mi-mars.

Extrêmement rare dans notre pays, on retrouve le lézard des souches principalement en Lorraine belge. Sa présence a par exemple été confirmée au domaine militaire de Lagland (Arlon) qui représente l’habitat parfait pour le lézard des souches : landes, sable sec, proies en suffisance et surtout, il s’agit d’un site Natura 2000 protégé. Il lui arrive aussi de se rapprocher des voies ferroviaires, car les talus qui les bordent sont propices à sa migration, et il se plait aussi dans les carrières.

Le lézard des souches et l’amour

L’amour est une affaire sérieuse chez les lézards des souches. Dès la fin de leur hivernage (vers mars-avril), les mâles exposent leurs superbes couleurs et sont prêts à aller très loin pour séduire. Ils n’hésitent pas à se battre avec leurs rivaux.

Après l’accouplement, la femelle pond 3 à 15 œufs dans le sable ou la terre meuble (où elle les enfouit jusqu’à 10 cm de profondeur) et les laisse incuber deux à trois mois. Le soleil fera ensuite tout le travail. Parfois, elle pond une seconde fois un mois plus tard. Les petits éclosent en juillet-aout, parfois jusqu’en septembre et sont livrés à eux-mêmes. Ils devront se débrouiller seuls pour rassembler de la nourriture en vue de l’hibernation.

Relation avec l’homme

La plus grande menace qui pèse sur ce lézard est ladisparition et la fragmentation de son habitat. L’urbanisation, le reboisement des landes, le comblement des carrières ou encore le fauchage de la végétation empêchent notre lézard de trouver tous les éléments nécessaires à sa survie dans un même endroit. En outre, la fréquentation de son habitat par des êtres humains n’incite pas ce lézard plutôt farouche à s’épanouir.

Comme il ne vit que dans une portion très limitée de notre pays, le lézard des souches fait l’objet d’un plan d’action dont le but est de conserver les populations en préservant et restaurant les sites (réouverture des carrières, gestion écologique), en limitant la prédation notamment des renards et des chats, en sensibilisant le public et en assurant le suivi des populations.

Saviez-vous que…

  • le lézard des souches était capable de se débarrasser de sa queue, comme tous les lézards ? On appelle ce phénomène l’autotomie.
  • le lézard des souches était aussi appelé « lézard agile », une traduction littérale de son nom latin ?
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Yves Adams