Huppe fasciée
Nous savons tous qui remporterait le prix de la plus belle coiffure chez les oiseaux : la huppe fasciée. Pourtant, vous avez peu de chances d'admirer son toupet, car la huppe fasciée est tout sauf courante dans notre pays. Ces dernières années, le réchauffement climatique l'a poussée de temps à autre vers nos latitudes et il lui est même arrivé d'exceptionnellement nicher dans notre pays. C'est la raison pour laquelle cet oiseau huppé a sa place dans notre banque des espèces !
Reconnaître la huppe fasciée
(Upupa epops)
La caractéristique la plus frappante de la huppe fasciée est sa crête de punk qu'elle peut dresser pour communiquer avec ses congénères. En vol, elle maintient sa célèbre huppe vers l'arrière. Autres caractéristiques :
- elle mesure 25 à 29 cm de long, soit la taille d'un merle
- son corps est orange et sa crête revêt une teinte plus vive
- elle présente des zébrures noires et blanches sur les ailes
- sa huppe se termine par des plumes noires
- sa queue est noire et présente des stries transversales blanches
- son long bec fin penche légèrement vers le bas
- son vol est bas et irrégulier
La huppe fasciée trahit aussi sa présence par des cris doux mais puissants : oup-oup-oup. Son chant ressemble à celui du coucou, mais chacun des « oup » est à la même fréquence.
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La huppe fasciée scanne le sol à l'aide de son long bec. Elle s'active dans les endroits où la terre est nue et l'herbe courte. Elle pique profondément son bec dans le sol et cherche ses friandises à tâtons. C'est à ce moment qu'elle accomplit la majorité du travail ; plus l'insecte est imposant, plus la huppe est ravie. Les hannetons, courtilières, sauterelles, larves de moustiques, chenilles... sont extraits de la terre avec dextérité. Quand elle rate son coup, la huppe fasciée utilise ses pattes pour creuser. Elle tue les plus gros insectes d'un coup bien calculé contre une surface dure et les débarrasse ensuite de leurs parties indigestes et de leurs ailes. Les gastéropodes ne la rebutent pas non plus, et si un amphibien ou reptile bien juteux croise son chemin, elle ne l'épargne pas. Pourtant, la huppe fasciée n'est pas strictement carnivore ; elle se nourrit également de baies et de graines en saison.
Habitat
Comme la huppe fasciée glane sa nourriture à des endroits où la végétation n'est pas trop dense, elle préfère se poser dans les parcs, prairies, terrains de football, champs... Elle a aussi besoin de surfaces verticales comportant des trous pour s'y installer : arbres, roches, murs, nichoirs... Dans les paysages plus naturels, la huppe fasciée opte pour les bois ouverts, les landes, les steppes ou encore les savanes. Comme elle ne prête pas attention à l'esthétique de son environnement, la huppe fasciée peut se rencontrer à des endroits très divers, ce qui la rend particulièrement difficile à repérer.
En Europe, la huppe fasciée niche surtout dans la péninsule ibérique, mais elle se déplace vers le nord pendant les étés chauds. Elle passe l'hiver en Afrique tropicale, bien que certaines huppes fasciées d'Europe méridionale et d'Afrique soient aussi sédentaires. Elle se pose parfois chez nous pendant sa migration, entre mars et mai et d'août à octobre. Il lui arrive aussi – très rarement – de nicher en Belgique.
La huppe fasciée et l'amour
Quand elles ont des papillons dans le ventre, les huppes fasciées partent à la recherche d'un partenaire avec lequel elles passeront le reste de l'été. Les mâles réclament un territoire et chantent pour faire savoir au monde entier qu'ils sont aux commandes. Ils attirent ainsi les femelles tout en chassant les intrus par de solides coups de becs.
Lorsqu'une femelle succombe au charme d'un mâle, le couple s'installe dans un nid. Ils peuvent se cacher dans un arbre, mais des roches verticales ou un mur de pierre leur conviennent tout autant. Une tanière souterraine peut aussi être investiguée par ce couple peu exigeant. La femelle pond 4 à 7 œufs tandis que le mâle l'approvisionne en nourriture.
Après un peu plus de deux semaines, les oisillons naissent un par un, car la femelle n'attend pas d'avoir pondu tous ses œufs avant de les couver. Elle dissuade les intrus en répandant une substance malodorante que ses petits sont aussi capables de produire via leur glande uropygienne. Au bout d'un mois, les petits quittent le nid mais sont encore nourris et protégés par leurs parents pendant une semaine.
Relation avec l'homme
Auparavant, la huppe fasciée nichait régulièrement chez nous, mais elle n'a jamais été très courante. Après 1981, les huppes fasciées n'étaient plus observées, mais en 2017, des amateurs flamands de l'oiseau à la plus belle coiffe ont eu une bonne nouvelle : un premier cas de nidification réussie en 15 ans dans un jardin de Weeld (Turnhout). En 2021 – une année exceptionnelle pour la huppe fasciée en Belgique – un couple a niché dans le Limbourg. En 2009, l'oiseau s'est également installé à Chimay.
Sa régression est probablement due à la disparition des arbres adaptés à ses nids et au déclin des insectes à cause des pesticides, mais la huppe fasciée s'est montrée flexible et prête à nicher ailleurs. Le changement climatique n'est pas étranger à son retour. La huppe fasciée apprécie le climat méridional, qu'elle retrouve dans de plus en plus de pays du nord. Elle y profite de l'augmentation des populations d'insectes maintenant que des alternatives aux pesticides ont fait leur apparition et que les excédents d'azote sont limités.
Saviez-vous que la huppe fasciée...
- était autrefois considérée comme sacrée dans de nombreux pays ? En Egypte ancienne et en Grèce antique, cet oiseau avait une place très importante.
- n'était pas du tout encensée dans d'autres cultures ? Beaucoup de peuples européens la considéraient comme une voleuse ; en Scandinavie, la huppe fasciée était un présage de guerre et en Estonie, elle était associée au monde des morts.