Héron cendré
On peut croiser le héron cendré près des étangs, des cours d’eau et des marais. Très élancé et majestueux, cet échassier peut passer des heures posé sur une seule patte ! Il est un excellent et redoutable pêcheur. Il y a quelques années, cette espèce était malheureusement devenue difficile à observer en Belgique. Aujourd’hui, une augmentation des héronnières a été recensée. On en retrouve notamment avec la vallée de la Meuse et à Laeken.
Reconnaître le héron cendré
Ardea cinerea
Longues pattes, long cou, long bec… Tout en longueur, le héron cendré est un oiseau appartenant à la famille des Ardéidés, il est d’ailleurs son plus grand représentant en Europe. On peut donc facilement le reconnaître avec sa grande taille. Son cou se replie en forme de S lorsqu’il se repose et lorsqu’il vole pour équilibrer son corps, ce qui le différence des cigognes ou des grues qui, elles, vont déployer leur cou en vol. Il va par contre tendre son cou lorsqu’il est en alerte ou prêt à capturer une proie.
- Son plumage est gris clair, cendré, d’où son nom sur les parties supérieures, blanc en-dessous.
- Il a une grande bande noire aux niveaux des yeux de la nuque où l’on peut observer une petite huppe.
- Il mesure entre 90 et 98 cm, tandis que son envergure peut atteindre les 195cm.
- Il pèse entre 600 et 1200 grammes.
- Ses pattes, ses yeux et son bec sont jaunes. Ce dernier va légèrement changer de couleur en période nuptiale.
- Les femelles ont des teintes moins vives que celles des mâles.
Au menu
Le héron est un formidable pêcheur. Il est capable de rester très longtemps sans bouger et d’activer tous ses sens pour détecter une proie. Il va se déplacer très lentement et silencieusement. Une fois que celle-ci est dans son viseur, il la fauche d’un coup de bec, avec une précision impressionnante. Elle sera avalée d’un seul coup, tête la première. Il va se nourrir de tout ce qui vit dans les eaux peu profondes comme les poissons bien-sûr, mais aussi des grenouilles, des salamandres, des anguilles, des écrevisses ou encore des couleurs à collier.
Il peut aussi être à l’affut de proie sur la terre, c’est notamment le cas en hiver. Il va alors jeter son dévolu sur des insectes, des vers, des végétaux et même des jeunes oiseaux, des taupes, des souris. S’il peut digérer les arêtes des poissons, il ne parvient pas à bien assimiler les poils des rongeurs. Ceux-ci seront rejetés sous forme de pelotes. Sa ration journalière est estimée entre 300 à 500 grammes de poissons.
Habitat
Ce grand oiseau vit près de l’eau, dans les milieux humides et peu profonds. On peut donc le retrouver aux alentours des fleuves, des lacs, des étangs ou des marais. Au littoral, il peut s’aventurer du côté des estuaires et des vasières. Il n’est pas très difficile concernant l’eau, celle-ci peut être douce ou saumâtre, dormante ou courante. Mais bien-sûr, celle-ci doivent regorger de poissons. Il aime aussi être entouré de hauts arbres et fréquenté les forêts à proximité des eaux. Le héron est un migrateur partiel.
Le héron cendré et l’amour
Pour les hérons cendrés, la saison des amours s’étale de février à juillet. Cette espèce niche généralement en colonies, que l’on nomme héronnières. Cet oiseau peut être arboricole ou paludicole pour la reproduction. Il peut donc soit nicher dans le haut des arbres, dans la canopée en bout de branche, soit sur des îlots qui parsèment les points d’eau ou dans les roseraies. Des endroits inaccessibles pour d’éventuels prédateurs.
Le mâle va apporter de quoi construire le nid : branches, rameaux secs, roseaux ou plantes aquatiques. La femelle va, elle, construire avec ces matériaux un nid plat, comme une plateforme, qui va pouvoir être utilisé pendant plusieurs années, à raison d’une ponte par an. Pendant trois semaines, le couple va couver en alternance 3 à 6 œufs clairs, d’une teinte bleutée. Les petits seront ensuite nourris gracieusement durant plus d’un mois. Ils prendront leur envol après 50 jours et quitteront le territoire de leurs parents après neuf semaines environ.
L’espèce est monogame, mais le couple ne va tenir que le temps d’une nidification. En dehors de la saison de reproduction, les oiseaux vont se rassembler la nuit tombée pour former des dortoirs.
Relation avec l’homme
Au début du 19ème siècle, les hommes ont commencé à considérer le héron cendré comme un concurrent et comme un nuisible. Il a longtemps été chassé et presque exterminé par les pêcheurs et pisciculteurs à cause de sa trop grande gourmandise. Aujourd’hui, certains propriétaires d’étangs de jardin continuent de vouloir le chasser de chez eux. En effet, le héron cendré est un excellent pêcheur, il va donc engloutir des tas de poissons. Voilà pourquoi certaines personnes étendent des filets ou des fils de fer sur leurs étangs.
Les hérons cendrés sont des oiseaux plutôt farouches, ils vont garder leurs distances avec l’homme. Mais ils sont aussi opportunistes et plutôt malins, ils viendront alors plutôt le matin ou tard le soir pour faire le plein de poissons dans des zones urbaines pour ne pas trop se faire repérer.
Saviez-vous que ?
- Le héron cendré est doté d’une excellente vision latérale et frontale ? De plus, son ouïe est très développée, il peut donc réagir au moindre bruit. Ces sens lui permettent notamment de bien chasser.
- Cet oiseau vole lentement ? Il ne dépasse par les 40km/heure. Malgré tout, son vol est puissant et lui permet de parcourir de longues distances.
- La présence de hérons cendrés est un bon indicateur de l’état de santé des milieux humides ? Ils sont aussi important dans la préservation de la biodiversité des cours d’eau.