Un oiseau sans pattes, sans rire ?
Le martinet est un cas à part, pas de doute. Il mange, dort et s'accouple en vol ! Il n'atterrit que rarement. Il ne cherche temporairement un semblant de stabilité que pour couver — en particulier dans les vieux quartiers des villes.
Le martinet, cousin du colibri
Bien que le martinet à queue fourchue ressemble beaucoup à l'hirondelle de fenêtre, à l'hirondelle rustique et à l'hirondelle de rivage, ces oiseaux ne sont même pas des parents éloignés. Le martinet a plus en commun avec les colibris, comme ses impressionnantes aptitudes d'acrobate aérien. Les deux familles d'oiseaux appartiennent à l'ordre des martinets ou Apodiformes, que l'on peut littéralement appeler "oiseaux sans pattes".
Le nom scientifique du martinet (Apus apus) fait également référence à l'absence de pattes, même si l'on sait depuis longtemps que ce n'est pas tout à fait exact. Même si l'on ne voit guère le martinet les utiliser, il est bien équipé d'une courte paire de pattes.
Comment vivre ‘sans pattes’ ?
En fait, le martinet n'a besoin de ses pattes que pour s'accrocher aux murs ou à d'autres surfaces verticales. Vous ne le trouverez presque jamais sur le sol. Il est en effet incapable de marcher correctement ou même de se tenir debout. Il préfère commencer à voler en "se laissant tomber" d'une hauteur.
Une fois en l'air, le martinet y restera le plus longtemps possible. Pendant la période où ils ne se reproduisent pas, ils passent près de 10 mois à voler en solo. Certains individus n'atterrissent même pas du tout pendant cette période !
Le martinet a adapté tout son comportement à une vie en vol. Il récupère de la nourriture en chemin, possède une carte de membre du Mile High Club qui n'expire jamais et pour dormir, il éteint un hémisphère de son cerveau pendant que l'autre lui permet de voler en pilotage automatique. Le matériel servant à créer son nid est également prélevé directement en vol.
Trois mois pour repérer les martinets
Dans la culture populaire, le martinet est aussi appelé "l'oiseau des cent jours", car il ne reste avec nous que pendant 3 mois. Il vole directement de sa zone d'hivernage en Afrique du Sud à son domicile permanent dans nos villes. Une fois chez nous, il utilise le même nid année après année dans des fissures de vieux bâtiments ou des nichoirs spécialement suspendus à cet effet. Une fois les jeunes envolés, il repart immédiatement vers le sud.
Les jeunes de l'année précédente participent également à la migration estivale. Ces ados font d'ailleurs pas mal de tapage au-dessus de nos villes. Ils ressemblent à des ancres volantes avec leurs ailes en forme de faucille caractéristique. Ils poussent des cris aigus et leurs battements d'ailes rapides sont typiques.
Vous vivez dans une grande ville ? C'est le moment idéal pour repérer les martinets! Het Steen à Anvers, par exemple, a beaucoup de succès auprès de ces artistes volants.
Vous désirez aider les martinets ? Accrochez-lui un nichoir spécial, car les lieux de nidification appropriés deviennent de plus en plus rares. Quand ils ont des petits, ces oiseaux attrapent des dizaines de milliers d'insectes chaque jour. Ils contribuent dès lors à garder votre environnement viable !