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© Annick Aerts

Quel impact le corona a-t-il sur notre nature?

Notre vie quotidienne s'est arrêtée pendant quelques semaines et la nature s'en est rendue compte. Parfois, c'est une bonne chose, parfois moins.

Les plages deviennent vertes et peut-être même rose pâle

La vie est dure pour les plantes de la côte. La verdure n’a pas vraiment sa place sur la plage, mais la roquette de mer s’y sent à merveille. Si toutefois, elle en a l’occasion. Les touristes qui se promènent sur la plage et surtout les machines qui la nettoient repoussent cette plante jusqu’aux dunes. Jusqu’à ce que l’Homme se voit confiné : tout à coup, la plante revient, toujours sur la ligne de marée haute. Nos plages prennent alors une magnifique couleur verte. En ce moment, ce phénomène est observable sur environ un tiers du littoral, selon VLIZ (Vlaams Instituut Voor de Zee - L’institut flamand pour la mer). Reste à voir si cette plante pionnière survivra aux mesures assouplies. Si la plante a le temps de fleurir, nos plages se teinteront pour la première fois de rose.

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© Annick Aerts

La marina fermée attire des visiteurs particuliers

Il n’est pas surprenant que la côte profite de la crise liée au corona. Les touristes et les propriétaires de résidences secondaires n’étant pas encore les bienvenus, les plages sont désertes. Il y a encore une semaine, la marina de Nieuport était également fermée et se transformait en refuge pour les phoques. Pendant cette période, on comptait à Nieuport beaucoup plus de phoques que d’habitude (remarque : la photo date d’avant la crise). Depuis, la navigation de plaisance est à nouveau autorisée et les phoques battent en retraite — loin des curieux.

 

Des zones naturelles sous pression pendant la saison de reproduction

Dans le reste du pays, le lockdown n'épargne pas vraiment la nature. Les réserves naturelles n'ont jamais attiré autant de monde. Juste au printemps, moment où la nature se transforme en une gigantesque maternité. À cette période, les chiens errants ont déjà tendance à perturber les animaux qui se reproduisent au niveau du sol. Et en ce moment, les chiens sont bien plus nombreux. Les chevreuils en souffrent aussi : le simple passage d'un chien à proximité d'un faon peut obliger sa mère à l'abandonner.

Plus de déchets

Malheureusement, si plus de personnes se promènent dans nos forêts, plus de déchets seront laissés dans la nature. Même si la plupart des promeneurs se contentent d'une petite mise au vert et qu'ils évitent de pique-niquer (c'est encore interdit), ils ne résistent pas à l'envie d'emporter avec eux une petite friandise... et le plastique qui l'entoure bien souvent. Il faut des dizaines à des centaines d'années avant que le plastique ou le métal ne se décompose complètement. Pendant ce laps de temps, il peut causer des dommages considérables à notre faune. Les animaux se retrouvent coincés dans ces emballages, les mangent ou s'étouffent lorsqu'ils les avalent.

Un challenge pour les animaux des villes

En ville, beaucoup moins de déchets comestibles sont à la disposition des animaux en raison de la fermeture des terrasses, des restaurants et des food trucks. « Cela pourrait s’avérer néfaste pour certains animaux opportunistes qui vivent en ville », pense Wim Massant (Natuur en Bos van de Vlaamse Overheid). « Sont concernés les pigeons, les goélands et les rats, des animaux généralement considérés comme nuisibles. Nous avons constaté que ces espèces ont d’autres ressources nutritionnelles mais elles sont moins flexibles qu’on ne pourrait le croire. Des goélands attendent véritablement les bateaux de pêche lors de l’amarrage, des mouettes déchirent les sacs à ordures et dépendent donc du secteur de la restauration. Mais ces tactiques alternatives peuvent se révéler laborieuses à adopter et l’adaptation peut prendre du temps. »

Des poissons qui nagent en ville

Les cours d'eau urbains bénéficient de la crise. Leur clarté a énormément augmenté ces dernières semaines. C'est principalement dû à la disparition des croisières touristiques, par exemple sur le Reien à Bruges. Les bateaux de plaisance maintiennent l'eau en mouvement, empêchant la boue de rejoindre le fond. Leur absence offre une eau claire dans laquelle nagent de gros poissons. Cela ne veut pas dire que la qualité de l'eau elle-même s'est améliorée, même si les plantes aquatiques bénéficieront de la lumière solaire qui peut à présent pénétrer dans l'eau.

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© Benny Proot

Une pelouse au cœur de Bruxelles

Non seulement les plages deviennent vertes mais les places de nos villes aussi. Il y a en ce moment si peu de piétons qui se promènent sur la Grand Place de Bruxelles que des brins d'herbe apparaissent entre les pavés. La météo des dernières semaines - beaucoup de soleil et quelques pluies occasionnelles - a provoqué une poussée de croissance.

Le nombre de victimes de la route reste inconnu

Le nombre de collisions avec des hérissons signalées est bien moindre qu'à la même période l'an dernier. Mais cela ne signifie pas nécessairement que moins d'animaux sont touchés, explique Natalie Sterckx de Natuurpunt: « Nous n'avons pas de chiffres précis à ce sujet, car il y a trop de facteurs périphériques impliqués. Après tout, ce n'est pas parce qu'il y a eu moins de signalements d'accidents qu'il y a aussi moins de victimes de la route. Le confinement le nombre de personnes sur la route susceptible de signaler des animaux en difficulté. Il est également possible que davantage d'animaux soient surpris par la circulation, car ils osent se rapprocher des routes plus calmes. Il semblait y avoir plus d'accidents impliquant des animaux sur nos autoroutes. Mais avec une circulation moins dense, les animaux écrasés restent aussi plus longtemps visibles pour les passants. »

Y a-t-il plus d'oiseaux dans nos jardins ?

De nombreuses personnes rapportent qu'elles entendent plus d'oiseaux dans leur jardin cette année, mais cette observation est également difficile à prouver. Y a-t-il plus d'oiseaux ou avez-vous plus de temps pour les écouter et prendre conscience de leur chant ? Quiconque passe plus de temps à la maison vivra automatiquement son jardin différemment qu'avant la période corona. Selon Wim Massant, il est aussi question de diminution du bruit : « Comme l'environnement est plus calme, on entend mieux ce qui se passe dans la nature. Il est également possible que les oiseaux chanteurs se rapprochent des routes habituellement fort fréquentées pour se reproduire. Avant, on ne les entendait pas à cause du trafic. »

Vivre plus avec la nature

N'empêche, chez Notre Nature, on est heureux d'accorder à ce shypothèqes le bénéfice du doute. Que les Belges redécouvrent la nature à cause du corona nous ravit, bien entendu. En gardant un œil sur ce qui se passe dans votre environnement naturel, que ce soit un parc municipal, une réserve naturelle ou votre propre jardin, la nature se distingue à nouveau et nous comble une fois encore.

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