A vos souhaits !
Le mois de mars marque particulièrement bien le début du printemps. Et les nombreux allergiques au pollen ne s’y trompent pas : crises d’asthme, rhinites allergiques, toux, conjonctivites… Autant de symptômes qui empêchent de profiter pleinement de cette magnifique saison de renouveau de la nature. Pourquoi le pollen agresse-t-il notre système ? Quels sont ses effets sur notre corps ? Peut-on tenter de se soulager au naturel ? Réponses dans cet article !
Les journées s’allongent, la nature est plus belle que jamais et la vie reprend. Vive le printemps ! Mais un petit détail peut venir gâcher toute cette exaltation… comme les allergies au pollen. Selon le site Sciensano, quelque 10 % des Belges seraient allergiques au pollen de bétulacées et environ 18 % au pollen de graminées.
Pourquoi développe-t-on des allergies au pollen ?
Mauvaise nouvelle pour les enfants d’allergiques : cette prédisposition est héréditaire, avec 25 % de risques de contracter une allergie si l’un des deux parents en a développé une, et jusqu’à 80 % quand les deux géniteurs sont porteurs d’allergies. Sans oublier que les allergies au pollen touchent une frange de plus en plus nombreuse de la population, notamment à cause de la pollution atmosphérique et du réchauffement climatique. Le printemps commence en effet toujours plus tôt et les températures se font plus clémentes. De plus, les allergies peuvent être déclenchées à n’importe quel moment de la vie, par exemple suite à des changements hormonaux, et même varier d’intensité. Cependant, elles tendent à diminuer quand nous avançons en âge, car notre système immunitaire, devenu moins performant, réagit moins aux agressions extérieures.
La saison des désagréments est divisée en deux parties. La première s’étend de janvier-février à avril, quand les arbres comme le noisetier, l’aulne ou le bouleau commencent leur fécondation, et la seconde partie la remplace pour ne se terminer qu’en septembre avec la fin de la floraison des graminées et de l’armoise. Les plantes libèrent alors leur pollen, parfois assistées par des pollinisateurs plus ou moins étonnants, et ces particules entrent en contact avec nos voies respiratoires (nez, gorge, bronches et poumons) ou nos yeux. Le système immunitaire des personnes allergiques prend ces petites particules pour des substances dangereuses et se défend comme les agresseurs, libérant de l’histamine, une molécule qui agit sur les systèmes nerveux et digestif. Elle cause à son tour la formation de mucus, qui va boucher le nez ou provoquer des écoulements (nez ou yeux), un gonflement des muqueuses respiratoires, ou encore des démangeaisons. L’histamine a aussi pour effet secondaire de perturber le cycle de sommeil : un taux trop élevé cause le réveil ou empêche l’endormissement. C’est pourquoi les médecins et allergologues prescrivent des antihistaminiques aux personnes allergiques : les médicaments vont bloquer les récepteurs d’histamine et empêcher la réaction allergique en chaîne.
Comment lutter efficacement ?
La première étape est de diagnostiquer l’allergie. Un simple test cutané ou une prise de sang vous permettra de déterminer avec précision les allergènes auquel votre corps réagit et de traiter votre allergie en conséquence. Bon à savoir : il existe des calendriers polliniques qui vous renseigneront sur les périodes où l’air contient différents types d’allergènes et le site AirAllergy.be mesure le nombre de grains de pollen dans l’air et leur type chaque jour. Sachez également que le pollen se dispersera davantage par temps sec et arrivera plus tôt lorsque le temps printanier est doux.
Une fois l’allergie au pollen identifiée, la solution la plus simple (même si elle n’est pas forcément miraculeuse) reste la prise d’antihistaminiques. Cependant, d’autres gestes peuvent vous aider à traverser plus sereinement cette saison :
- Gardez les fenêtres fermées (voiture et maison) et sortez le moins possible quand les allergènes sont très présents
- Lavez-vous les cheveux avant d’aller vous coucher
- Portez des lunettes si vous avez tendance à développer une conjonctivite allergique et un masque si vous êtes sensible aux rhinites (nous y sommes de toute façon obligés pour le moment)
- Évitez de laisser sécher votre linge en extérieur
- Lavez votre linge de lit aussi souvent que possiblement (min. 1 fois par semaine) et aspirez régulièrement les surfaces de votre habitation
Idées alternatives
Vous pouvez également tester des traitements alternatifs. Plusieurs études démontrent l’efficacité de l’acupuncture contre les rhinites allergiques. Si vous êtes effrayé.e par les aiguilles, vous pouvez également vous tourner vers les plantes. Le grand pétasite (Petasites hybridus), une plante vivace plutôt commune sous nos latitudes, s’est avéré également redoutable contre le pollen, tout comme la fléole des prés (Phleum pratense).
Il est également possible de tester des recettes de grand-mère. Les tisanes d’ortie et de menthe poivrée auraient une certaine efficacité, car la vapeur dégagée par la chaleur et la forte odeur dégagent le nez et éliminent une partie du mucus. Le miel pourrait également aider à lutter contre les allergies au pollen : une cuillère à soupe par jour permettrait de limiter les allergies. Cependant, trop peu d’études ont été menées sur le sujet et les résultats sont encore soumis à discussion. L’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail recommande au contraire de ne surtout pas consommer de miel lorsque l’on souffre d’une allergie au pollen. Le miel contient en effet un peu de pollen, mais nous ne savons pas encore si cette dose infime peut agir pour immuniser notre corps. Le pollen contenu n’est en plus pas forcément celui qui cause notre allergie. Affaire à suivre…